Les représentants des villages d’Aït El Hadj Ali, Cheurfa, Aït Abed, Maghzelmal et Aït Abdelmoumène ont brossé un tableau noir sur la situation de la commune, hier, lors d’un conclave tenu au dernier village cité. Ils ont mis en avant la nécessité de conjuguer les efforts afin de redresser la barre. «C’est à nous d’agir maintenant. La situation de la commune va de mal en pis, et le retard est énorme pratiquement dans tous les secteurs de développement, au grand désarroi des nos concitoyens», dira un membre du comité de village de Cheurfa. Un membre du comité de Maghzelmal lui emboîtera le pas et tira la sonnette d’alarme quant à «la situation de dégradation qui règne en maîtresse dans tous les villages de la commune de Tizi N’Tleta». Ce dernier proposera d’ailleurs la création d’une coordination communale qui, selon lui, donnera un nouveau souffle au développement local. «Cette coordination communale aura pour tâche de répertorier tous les manques de notre municipalité et d’agir en conséquence afin d’y remédier», expliquera-t-il. Pour le président du comité du village d’Aït Abdelmoumène, le temps est venu pour dénoncer la mauvaise gestion des responsables de l’APC qui, dira-t-il, «n’ont rien fait jusque-là pour remédier à ces insuffisances et ce malgré nos réclamations». Et d’enchaîner : «Il y a un marasme généralisé les projets sont en retard et d’autres sont carrément bloqués et cela ne va guère dans l’intérêt des villageois». Pour le président du comité d’Aït El Hadj Ali, la solidarité et l’union entre les villages, avec la création d’un seul organe qui représentera l’ensemble des comités des villages de la commune, auront un impact considérable et inciteront les responsables à réagir. D’autre part, cela créera des liens de fraternité entre les villages. «Il faut coordonner le travail entre les villageois», préconisera-t-il. D’autres interventions ont été axées sur la nécessité de faire passer l’intérêt général avant toute autre considération et ont dénoncé la politique de division : «Certains responsables s’adonnent à des discours alarmants au point de diviser des régions. Cette politique, nous la dénonçons catégoriquement !», diront, d’une même voix, les intervenants. Une autre réunion a été fixée pour samedi prochain, durant laquelle les villageois procèderont à l’installation de cette coordination communale. Ainsi donc, tous les comités des villages furent unanimes à dire que le développement de leur commune est au ralenti dans tous les secteurs d’activités. Au chef-lieu comme dans les villages, le constat est amer. Le centre-ville, qui est la vitrine de la collectivité traduit tout le sous-développement qui caractérise la commune. Toute la toile routière qui mène vers les différents villages est dans un état déplorable. L’axe desservant le village de Cheurfa est pratiquement impraticable, ses usagers ne savent plus à quelle autorité se plaindre. Crevasses, cratères et trous béants parsèment la chaussée. Même constat à Alma N’Selah, un axe routier menant vers la commune des Ouadhias. La chaussée se trouve dans un état de délabrement très avancé. C’est le cas aussi du côté d’Ath Oumalou, Nadour, Igharbiyen, Tassoukit et Aït Abed. Pour en revenir à Alma N’Selah, les eaux usées de toute la région se déversent dans la rivière du village, après avoir coulé à ciel ouvert, à travers les différents quartiers. Les buses ont éclaté l’une après l’autre, et cela dure depuis plusieurs mois sans qu’aucune autorité ne s’en soucie. «Tout le réseau est à refaire !», dira un membre du comité de village de Tassoukit. Une multitude d’autres problèmes ont été soulevés par les comités des villages : Des foyers de jeunes édifiés à coups de milliards demeurent toujours non-opérationnels. Un grand nombre de foyers attendent leur raccordement au réseau d’électricité d’autres sont toujours privés d’eau potable, les jeunes sont livrés à eux-mêmes en l’absence du moindre espace de loisirs, de sport ou de culture, l’éclairage public est défaillant… et la liste est encore très longue.
M.Z
