Les poids lourds mis à l’index

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La route reliant le rond-point d’El Mouhguène au chef-lieu de Oued El Berdi, et continuant jusqu’au point appelé Sonda, sur l’autoroute Est-Ouest, est dans un état de dégradation avancé particulièrement son tronçon central, sur au moins cinq kilomètres. 

Crevasses profondes, cratères, décapage de goudron, bosses et ondulations, rien n’a apparemment épargné cette route large, récemment aménagée et vers laquelle recourent les automobilistes venant du Sud de la wilaya de Bouira et des wilayas du Sahara oriental (El Oued, Biskra, Ouargla), pour rejoindre l’autoroute lorsque le chemin de wilaya 127, débaptisé en RN8-bis, est coupé par les embouteillages monstres du passage à niveau de Ouled Bouchia. La route de Oued El Berdi constitue le grand réceptacle de toute la flotte de camions qui s’approvisionnent en graviers, sable de concassage et autres granulats extraits des carrières de la région. Ces dernières, près d’une dizaine, forment, depuis presque une décennie, un pôle minier de haute importance, approvisionnant toutes les wilayas du Centre, et même au-delà. Le nombre de camions de gros tonnage qui circulent sur cette voie n’est pas loin d’un millier par jour. Circulant 24 heures sur 24, avec toujours un surpoids- constatable à la faiblesse de la vitesse de circulation et à la « montagne » de produit qui dépasse les ridelles-, ces camions ont mis à rude épreuve une route qui n’est pas conçue pour une telle charge. Arrivés au centre-ville de Oued El Berdi, ils constituent une file presque à l’arrêt, d’autant plus que des dos-d’âne y sont placés. Avec une telle pression sur la route, et vu le nombre de camions, lesquels roulent parfois pare-choc contre pare-choc, des automobilistes impatients n’hésitent pas parfois à opérer des dépassements dans des conditions très dangereuses, tombant dans un cratère profond ou « négociant » à la dernière seconde un hypothétique créneau dans cette file compacte. Ce qui est à l’origine parfois d’accidents mortels. Les camions qui sortent des carrières et stations de concassage passent, avant d’aboutir à la route de Oued El Berdi, par des pistes et routes au voisinage immédiat des habitations, en soulevant de grandes masses de poussières et en exposant les enfants aux dangers d’accidents. Ce qui a poussé les populations de ces villages à dresser des barricades pour empêcher les camions de passer. La dernière action de ce genre remonte à la fin du mois de mars dernier. Face à tous ces problèmes induits par la circulation des gros tonnages dans un périmètre plus que saturé les pouvoirs publics sont interpellés aussi bien par les élus que par la population. Il semble que tout le monde mise sur la nouvelle route express en chantier, reliant l’autoroute à la ville de Sour El Ghozlane, laquelle est supposée réduire la sollicitation de Oued El Berdi. Cependant, si le contrôle routier du poids réglementaire de la charge des camions, comme cela a été suggéré au cours d’une réunion de l’exécutif de la wilaya, n’est pas mis en place, la nouvelle route risque de subir le même sort que celles de Oued El Berdi, d’Ahl Ergueb et d’El Hachimia.

N.M.Taous

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