Le crédit à consommation avant juin 2015

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Le ministre du Commerce, Amara Benyounès, a indiqué hier que le crédit à la consommation entériné par la loi de finance 2015 devra entrer en vigueur avant la fin du premier semestre de l’année en cours.

Intervenant hier dans l’émission l’Invité de la rédaction de la chaîne 3 de la Radio Algérienne, le ministre du Commerce, Amara Benyounès, a affirmé que « Le crédit à la consommation, décidé par la dernière tripartite et entériné par la loi de finances 2015, sera validé ce mercredi (hier ndlr) au niveau du gouvernement qui va endosser le décret exécutif y afférent, avant son entrée en vigueur avant la fin du premier semestre de l’année en cours ». Amara Benyounès a précisé par ailleurs que ce crédit à la consommation « concernera tout produit fabriqué ou monté en Algérie, alors que les produits importés en seront exclus ». Pour ce qui est du montant de ce crédit, le ministre du commerce a indiqué que « cela devra se faire entre l’acheteur et sa banque » non sans préciser que  « le remboursement du crédit ne doit pas dépasser 30% des revenus du demandeur ».  Abordant la question du commerce extérieur, notamment le volet des  importations dont la facture annuelle avoisine les 60 milliards de dollars, le ministre du Commerce a tenu à rappeler que le gouvernement est déterminé à « assainir » le secteur du commerce extérieur.  « L’objectif est la transparence et non la discrimination. Nous allons assainir et surtout rationaliser  », explique-t-il non sans assurer que « la liberté de commerce restera un principe fondamental ».

« Les opérateurs légaux n’ont rien à craindre »

Selon lui « la solution pour le commerce extérieur ne réside pas dans la réduction des importations mais dans la diversification, la relance économique qui va nous permettre d’avoir une offre d’exportation importante ». Pour le ministre du Commerce, la nouvelle politique du gouvernement en matière du commerce extérieur ne sera pas faite sans créer des résistances chez ceux qu’il qualifie de « lobbys » non sans rassurer les opérateurs économiques qui travaillent dans la légalité. « Quant on décide d’assainir le commerce international, il y a un certain nombre de lobbys qui s’opposent car on va toucher un certain nombre d’intérêts », affirme-t-il et d’ajouter : « Je tiens à rassurer les opérateurs qui sont dans la légalité qu’ils n’ont rien à craindre des dispositions visant à organiser le commerce extérieur ». Il affirme que les licences permettront de remettre de l’ordre dans le secteur du commerce international, parce que, ajoute-il, « ces licences obligeront, désormais, les opérateurs à se conformer à une liste préétablie des marchandises qui y seront soumises ». 

« Il n’est pas question d’interdire à nos citoyens de consommer certains produits »

Le ministre du Commerce a également indiqué que le gouvernement ne vise aucunement à travers les nouvelles dispositions, organisant le commerce extérieur avec notamment l’introduction des licences d’importation et d’exportation, à interdire aux Algériens de consommer certains produits. « Nous n’avons pas l’intention d’interdire aux Algériens de consommer des bananes ou des kiwis, ce qui nous importe c’est de rationaliser et d’assainir nos importations », assène le ministre non sans ajouter que la part de ces produits dans la facture des importations est insignifiante.« Il faut savoir que seul un  tiers de nos importations est destiné à la consommation, alors que les deux autres tiers concernent les matières premières et les biens d’équipements », précise-t-il.

« Il n’est pas question d’interdire en 2015 à nos citoyens de consommer certains produits », rassure le ministre. 

« J’étais victime d’un lynchage médiatique hallucinant »

Questionné par l’animatrice de l’émission sur la polémique suscitée chez certains à propos de son instruction sur la vente d’alcool, Amara Benyounès n’est pas allé par trente-six chemin pour dénoncer ce qu’il qualifie de manipulation émanant des milieux mafieux et politiques. « Depuis une quinzaine de jours, je suis victime d’un lynchage médiatique hallucinant. Jamais un ministre de la République algérienne n’a été visé par autant d’attaques depuis l’indépendance », se désole Benyounès, soulignant que la polémique née autour de cette instruction « obéit à des objectifs politiques et mafieux ». « Il y a eu beaucoup de manipulations, beaucoup de lobbys qui sont intervenus dans cette affaire », affirme-t-il avant d’aller jusqu’à citer le cas de « ces deux opérateurs dans la commercialisation des boissons alcoolisées dans une wilaya du pays qui ont appelé à manifester contre l’instruction que j’ai signée, dans l’unique but de garder leur monopole ». Tout en confirmant le gel de ladite instruction par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dans le but, précise-t-il « d’apporter de l’apaisement », Amara Benyounès a tenu surtout à affirmer qu’il n’ est « ni imam, ni mufti encore moins homme de religion pour décréter ce qui est licite ou illicite. Je suis un ministre de la République algérienne démocratique et populaire », affirme-t-il tout en précisant qu’en tant que ministre du Commerce il a signé une trentaine d’instructions dont celle relative à la vente en gros des boissons alcoolisées.      

A.C 

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