«Le but suprême était d’arracher la liberté»

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Saïd Khelil, une figure de proue du mouvement berbère, des luttes démocratiques et un des détenus du printemps de 1980, que nous avons rencontré en marge de l’hommage rendu à un des ses amis de lutte, en l’occurrence Mâamar Berdous, a bien voulu répondre à nos questions.

La Dépêche de Kabylie : Racontez nous Avril 80…

Saïd Khelil : Le printemps 80 a été une période de lutte enthousiaste dans une communion totale, au-delà des idées des uns et des autres. Un seul but nous réunissait tous, celui d’arracher la liberté sous toutes ses facettes.

35 ans après, quel bilan en faites vous ?

Une longue traversée faite de hauts et de bas, qui a toutefois transformé complètement la configuration du pays. Il est miraculeux que ses idéaux soient toujours présents dans notre société malgré un travail de sape incessant qui vise à éradiquer les idées émancipatrices. Certes, passer du déni de l’oppression et de la langue à son expression libre malgré les entraves et les embuches est en soi une avancée incommensurable.

Le combat est-il fini pour autant ?

Non, absolument pas. Le combat porteur de justice ne se termine jamais et sera j’en suis convaincu porté par d’autres générations jusqu’à son aboutissement. Autrement dit, un pays régi par un Etat de droit et des institutions élues démocratiquement où tous les droits de l’homme seront garantis.

Qu’en est-il de la révision prochaine de la Constitution ?

Si l’officialisation de Tamazight est décrochée, nous sommes toujours preneurs. Sinon, le combat continue. Les jeunes trouveront sûrement les ressources nécessaires, j’en suis convaincu, pour relever le défi et reprendre le flambeau dignement jusqu’à l’aboutissement du combat entrepris par plusieurs générations. Chaque génération a ses propres génies, ses propres rebelles et ses propres militants qui prendront en main leur destinée.

Entretien réalisé par Hocine T

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