La commission de l’espoir

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Annoncée par le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaiz, lors de sa dernière visite à Tizi-Ouzou, la commission d’enquête est à pied d’œuvre depuis hier à Azazga.

C’est ce qu’indique un communiqué de la cellule de communication de la wilaya rendu public hier. «Une commission de haut niveau composée de directeurs généraux et centraux s’est déplacée, ce jour le 21 avril 2015, à la wilaya de Tizi-Ouzou et s’est rendue à la commune d’Azazga», peut-on lire en effet sur le dit communiqué. Contacté par téléphone, un membre de la coordination des comités de village de la commune concernée est plus précis : «Ils sont là depuis 10h du matin. Ils sont à cinq accompagnés du chef de daïra», nous dira-t-il. La même source affirme que les membres de la commission, qui ont été «chaleureusement applaudis à leur arrivée en signe de bienvenue», pour reprendre son expression, sont entrés au siège de l’APC, pour n’en ressortir que plus de deux heures plus tard. On apprend, en outre, que cette même commission a été reçue par les membres de la commission diligentée par le wali de Tizi-Ouzou au lendemain du blocage de l’APC d’Azazga. Et même si nos sources ne sont pas au parfum du programme de la délégation ministérielle, on croit savoir que celle-ci rencontrera les délégués de la coordination des comités de villages d’Azazga. C’est là en fait, une évidence. Les deux parties du conflit, qui a paralysé cette commune durant près de 7 mois, doivent être entendues, comme l’a bien souligné d’ailleurs le ministre de l’Intérieur lors de sa dernière visite à Tizi-Ouzou. Pour plus d’un, la venue de cette commission constitue un grand pas pour mettre fin à la crise qui secoue cette APC. En tous cas, elle constituait l’une des revendications majeure des protestataires. D’ailleurs, faut-il le rappeler, la grève de la faim entamée par quelques membres de la coordination, a été suspendue le lendemain de l’annonce faite par le ministre. C’était de bon augure, disait-on. Depuis, les Azazguis attendaient impatiemment cette commission, qui ne s’est pas fait attendre, il faut le dire, puisque à peine une semaine après la venue du ministre, voilà que celle-ci est envoyée à Azazga. La commune qui depuis croise les doigts et prête une oreille attentive à ce qui se passe, en attendant les résultats de cette commission. Elle retient son souffle, avec le net espoir qu’elle va connaître le bout du tunnel. Après tout, la population locale n’espère que cela : voir la vie reprendre son cours normal après plusieurs mois de turbulences. Car, il faut le dire, bien que le maire a été installé par la force publique il y a quelques semaine, lui qui était interdit de bureau, pour ainsi dire, par la coordination des comités de villages, Azazga n’a pas du tout repris ses esprits. Comment serait-ce possible alors que les policiers sont toujours en faction devant la mairie et en face d’eux des protestataires en sit-in permanent. Les marches et les grèves sont devenues monnaie courante. C’est dire que l’atmosphère ne prêtait pas du tout à la sérénité. Azazga ne peut qu’espérer que la commission ministérielle mettra un terme à tout cela. Il faut dire que celle-ci aura du pain sur la planche, pour convaincre, si bien sûr cela relève de ses prérogatives, la coordination des comités de villages de surseoir à sa principale revendication qui n’est autre que le départ pur et simple du maire et la dissolution de l’APC. La coordination croit en fait dur comme fer que le P/APC a dilapidé les biens publics, essentiellement du foncier. C’est ce que la commission vérifiera, en plus de la gestion des affaires de la commune qui n’est pas très nette, aux yeux de la même coordination. Reste à savoir si la coordination laissera tomber sa revendication si cette commission conclut, comme celle diligentée par le wali, qu’il n’y a rien à reprocher au maire. C’est toute la question qui se pose, car en fin de compte, la venue de la commission à Azazga est loin de constituer une fin en soi pour les protestataires. Quoi qu’il en soit, Azazga mise énormément sur ce pas franchi depuis hier. La commune pense, en fait, que si le maire est coupable qu’on le dégage comme exigé par la coordination, sinon qu’on dégage les membres de cette dernière du devant de la mairie.

M.O.B

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