La situation de blocage qui prévaut à l’Assemblée populaire de wilaya de Béjaïa depuis le 28 janvier dernier, inquiète même les plus hautes autorités de l’État. Après plus de trois mois de confrontation à coups de déclarations incendiaires entre, d’un côté le P/APW et ses colistiers du FFS et les 23 élus de l’opposition (FLN, RCD et FS), le ministère de l’Intérieur semble désormais décidé à remettre sur rail cette institution en situation de crise. Depuis hier, une commission, conduite par un directeur central du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, a été dépêchée à Béjaïa pour «examiner» le problème de l’APW et, du coup, tenter de réconcilier les deux parties en conflit à l’origine de son blocage. Cette commission qui a entamé son travail en milieu de l’après-midi d’hier, devrait, nous dit-on, entendre toutes les parties à l’origine de cette situation de blocage. L’«audition» des élus de cette institution se poursuivra encore aujourd’hui. Jusqu’à hier en fin d’après-midi, faut-il le signaler, aucune information n’a filtré sur le travail que menait cette commission d’enquête au sein de l’APW de Béjaïa. Pour rappel, les élus de l’opposition avaient accusé dans un passé pas si lointain, le P/APW de Béjaïa «de n’avoir entrepris, depuis le 28 janvier dernier, aucune action en vue de régler cette situation qui prévaut au sein de notre assemblée et conformément à l’article 15 du code de wilaya». La nouvelle majorité à l’APW de Béjaïa revendique, en vertu du décret exécutif N°13/217, notamment son article 09, «la désignation de trois nouveaux vice-présidents conformément à l’article 62 du code de wilaya et suite au retrait d’approbation aux trois ex vice-présidents de la part de 24 élus/43, l’adoption des nouveaux bureaux des commissions permanentes, conformément au PV dressé devant un huissier de justice, la création d’une commission d’enquête de l’APW par rapport à la gestion du chapitre 914, conformément aux articles 34, 35 et 36 du code de wilaya, une autre commission d’enquête de l’APW concernant l’absence d’un registre des délibérations, extraits de délibération non conformes à la loi, usage abusif et illégal de procurations,… etc.» Mettant en avant le dysfonctionnement et la situation de blocage qui règnent à l’APW depuis plusieurs semaines, les 23 élus de l’opposition demandent au P/APW de saisir qui de droit en vue du « gèle des indemnités des élus permanents et non permanents de l’assemblée populaire de wilaya, y compris le vôtre, jusqu’au déblocage de la situation, conformément à la réglementation en vigueur, notamment l’article N° 02 du décret exécutif n°13/91 du 25 février 2013, portant condition de détachement des élus locaux et les indemnités qui leur sont allouées (…)».
D. S.