«La carie dentaire touche en moyenne 2 élèves sur 3. C’est une maladie en constante progression chez la population scolaire, en raison notamment d’une hygiène buccodentaire déficiente, associée à un mode d’alimentation riche en sucres fermentescibles», nous confie un chirurgien dentiste exerçant dans une unité de dépistage et de suivi (UDS), relevant de l’EPSP de Tazmalt.
Si les chiffres sont alarmants, les prévisions sont alarmistes. Et pour cause, «le nouveau mode de vie adopté par la majorité de la population a généré des habitudes alimentaires néfastes pour les dents et la santé en général. Et puis, l’approche fataliste adoptée face à la carie rend aléatoire toute perspective de parvenir au fléchissement de la courbe de la maladie », alerte notre interlocuteur, estimant que des gestes simples permettent pourtant de s’en prémunir. « Nous avons beau tenter de sensibiliser les enfants par des conseils et des messages éducatifs à visée sanitaire. Tant que les parents rechignent à s’impliquer activement dans la prévention, il est utopique d’espérer un quelconque résultat », dira, sur une pointe d’impuissance, un autre dentiste officiant en milieu scolaire. Inculquer aux enfants des habitudes alimentaires saines et les habituer prématurément à un brossage régulier des dents suffisent largement, selon nos interlocuteurs, à éviter cette pathologie et ses conséquences insoupçonnées. « Cette maladie d’origine bactérienne frappe surtout les enfants, car leurs dentitions sont vulnérables. La carie s’installe et évolue de manière insidieuse, mais quand la dent est totalement déminéralisée, elle peut donner lieu à des douleurs violentes ou à la formation d’un abcès », souligne le toubib, précisant que plusieurs facteurs interagissent et sous tendent le développement d’un foyer de carie. Le dentiste suggère de cesser de percevoir la carie sous le seul angle de l’esthétique, et de l’appréhender comme une maladie à part entière. « Tout le monde ne le sait pas ; pourtant, une carie non traitée peut avoir des répercussions sur l’ensemble de l’organisme. Elle peut toucher la fonction rénale, comme elle peut déteindre sur le cœur », avertit le docteur.
N. Maouche