Pour la première fois dans l’histoire de la localité de M’Kira, un vétérinaire, docteur Karim Tritri, a eu recours, la semaine écoulée, à une césarienne pour tenter de sauver la vie d’une brebis appartenant à une petite fille de quatre année, cadeau de son grand-père. En milieu de la nuit, toute la famille, qui attendait cet heureux évènement depuis plus d’une année et demie, était au chevet de la brebis qui était sur le point de mettre bas. Cependant, alors que les heures s’égrenaient, l’angoisse s’empara de tous les membres de cette famille malgré leur grande expérience dans ce domaine et le fait qu’ils aient connu les pires situations. Le lendemain, à la mi-journée, la brebis d’avait toujours pas vêlé et son état devenait de plus en plus préoccupant. «Ma petite-fille pleurait à chaudes larmes. Certains villageois ont eu la maladresse de dire devant elle que sa brebis allait mourir. Elle était si bouleversée qu’elle leur rétorqua qu’on allait évacuer à Tizi-Ouzou, à la clinique Sbihi d’où toutes les femmes du village étaient revenues avec leurs bébés», nous raconte le grand-père. Il nous dira avoir immédiatement téléphoné au vétérinaire qui ne tarda pas à arriver. «J’aurai bientôt soixante-dix ans, et je n’ai jamais entendu dire que quelqu’un au village aurait un jour pensé à appeler un vétérinaire dans pareille situation. Généralement, on attend la fin heureuse ou dramatique de l’animal. Nous sûmes alors que le vétérinaire, le docteur Karim Tritri, décida immédiatement de pratiquer une césarienne pour sauver la brebis, ce qui a fait rire sous cape les villageois. En début de soirée, le vétérinaire est revenu avec la brebis opérée et sauvée, mais les deux agneaux qu’elle portait n’avaient pas survécu. «Je suis très fier de ma petite fille qui aime tellement les animaux qu’elle nous a poussé à dépasser une certaine mentalité. Je remercie également le vétérinaire qui vient, je crois, de réaliser la première césarienne sur une brebis, dans l’histoire de notre localité et peut-être même en Kabylie», nous a encore confié notre interlocuteur qui nous dira avoir promis à sa petite-fille de l’emmener au parc zoologique de Ben Aknoun et à celui d’El Hamma pour qu’elle connaisse toutes sortes d’animaux et oublie son chagrin.
Essaid Mouas