Un bourg abandonné

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Les villageois de la petite bourgade de Chaabat Lakhra, relevant de la commune de Djebahia, à une quarantaine de kilomètres à l’Ouest du chef-lieu de la wilaya de Bouira, crient leur désarroi face à la détérioration qui affecte leur patelin, perché à plus de 670 mètres d’altitude. Les habitats de ce hameau, il faut bien le dire, manquent de tout. Parmi les principales revendications de la population, l’on citera le raccordement de leur village aux réseaux de l’eau potable et du gaz naturel, ainsi que l’aménagement des routes qu’ils disent impraticables et la réhabilitation du réseau d’assainissement, lequel n’a pas été refait depuis les années 80, indique-t-on. À propos de l’épineux problème du raccordement au réseau AEP, bon nombre de villageois ont noté le fait que plusieurs demandes ont été introduites auprès des services concernés, dans l’hypothétique espoir d’un raccordement, mais en vain. « Nous sommes encore et toujours réduits à nous approvisionner en eau à partir d’une source située à six kilomètres en contrebas », dira un habitant de ladite localité. Selon quelques citoyens interrogés sur le sujet, les autorités de la wilaya s’étaient pourtant engagées à accélérer les travaux de raccordement au réseau d’AEP, via le barrage de Koudiat Asserdoune, sis dans la commune voisine de Maâla. Quant au gaz naturel, ces villageois se sont dits las et désespérés de le voir arriver dans leurs foyers. « Même les bonbonnes de gaz butane nous font défaut, nous faisons carrément recours au bois pour nos besoins en cuisine et en chauffage », confiera un habitant, d’un ton exaspéré. Et d’ajouter avec émotion : « Cet hiver, comme tous les autres qui l’ont précédé nous avons vécu un véritable enfer ! Nous étions sans défense devant le froid et la neige. Une misère indescriptible! ». Interrogé sur d’éventuelles initiatives de l’APC pour régler ne serait-ce que la pénurie du butane, notre interlocuteur nous répondra, catégorique : « Non ! Aucune ! ». S’agissant du réseau d’assainissement, il est dans un piteux état. Les eaux usées ruissellent de partout et font courir aux villageois un fort risque d’attraper des maladies à transmission hydrique (MTH). En effet et selon certains villageois rencontrés, leur bourgade est abandonnée par les autorités locales. « Notre bourg n’a pas bénéficié de projet de développement local depuis des années. L’état de la chaussée est lamentable, les nids-de-poule et les cratères parsèment notre route de 3kms », dira un citoyen qui ajoutera : «L’absence de canaux de drainage des eaux pluviales et de réseau d’assainissement rend la vie des habitants infernale. Toutes les habitations que vous voyez sont dépourvues de réseau d’assainissement. Les égouts coulent à ciel ouvert se déversant sur la chaussée. Nous avons l’impression qu’on est vraiment abandonnés». Ces témoignages traduisent le désarroi et la peine des villageois de Chaabat Lakhra. Ils ne savent plus à quel saint se vouer pour mettre fin à ce calvaire qui n’a que trop durer.  

R. B.

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