Abizar commémore les événements du 08 mai 1945

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Les deux associations culturelles du village Avizar, à 50 km au Nord-est de Tizi-Ouzou, à savoir «Tussna» et «Amnay Ubizar», ont tenu à commémorer, vendredi dernier, les événements du 08 mai 1945 à l’école primaire du chahid «Abizar Saïd» du village. L’une des salles de l’école a été réservée à l’exposition-photos des différents moudjahidine et chouhada, notamment ceux issus de la région d’Ath Djennadh. Plusieurs photos ont été collées sur le tableau de la salle pédagogique, où figurait sur l’une d’elles une dizaine de soldats. «Celui qui figure au milieu de la photo est Igueroussen Amar né en 1938 à Avizar, un homme de la région ayant fait la guerre de l’Indo-Chine», nous explique-t-on. Sur d’autres photos, on peut trouver les physionomies de Abane Remdhane, de Larbi Ben M’hidi et d’autres avec leurs biographies. Une citation surtout avait attiré les présents entre maires, anciens moudjahidine et fils de chahid. «Il y aurait après l’indépendance une guerre pour le pouvoir. Nous sommes encore en plein guerre contre la France et certains y pensent déjà», des propos de Larbi Ben M’hidi. Sur les tables d’une salle de classe de cette école primaire, différentes armes et outils de torture tous de l’époque coloniale ont été également exposés. Des menottes, comme pour rappeler la liberté dont ont été dépourvus les algériens durant la guerre de libération, un sabre, une arme à feu toute rouillée, une machine à écrire… Ces objets, nous dit-on, «ont été récupérés dans des champs de guerre pour certains et dans des abris des moudjahidine pour d’autres». Une conférence traitant de l’événement a été animée par M. Aït Ahmed Ouali, un ancien officier de l’ALN, ayant participé à la grève des étudiants du 19 mai 1956 avant de rejoindre le maquis en juin 1958. Ont assisté à cette conférence, les maires de Timizart, de Ouaguenoun, de Fréha ainsi que des anciens moudjahidine et fils de chouhada. Entamant sa communication, Aït Ahmed Ouali met l’accent sur la nécessité et l’utilité de l’instruction du peuple dans tous les temps et tous les lieux. «On doit instruire notre peuple, notre jeunesse, nos enfants. Pas n’importe quel savoir ni de n’importe quelle façon. Notre peuple, comme tous les peuples colonisés, doivent acquérir un savoir utile et dans tous les domaines. Ils doivent apprendre à réfléchir librement», dira-t-il. Développant sa réflexion, le conférencier revient aux événements du 08 mai 1945, en s’interrogeant : «Le 08 mai 1945 est-il le déclencheur de la guerre de libération nationale du 1er novembre 1945 ? Non», répondit-il. «La guerre de libération on la doit à l’Etoile Nord Africaine. Cet organe s’est investi dans l’instruction de toute une génération, celle ayant atteint la maturité sur tous les plans pour maitriser une guerre de libération, celle du 1er novembre 1954». Après la conférence, un large public a été invité à assister à la levée des couleurs nationales. Pour la clôture des activités, le chanteur Oulahlou a charmé le grand public avec ses chansons les plus connues.

Noureddine Tidjedam

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