L’Onaaph, la Das et la Cnas à la rencontre des handicapés à Ouadhias

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L’association nationale de soutien aux personnes handicapées « El Baraka », en collaboration avec l’APC des Ouadhias et en partenariat avec  l’Onaaph régional, la DAS, la Cnas et l’APW de Tizi-Ouzou, a organisé hier, au centre culturel de la commune, une journée portes-ouvertes visant la sensibilisation des personnes handicapées sur leurs droits, entre autres, à l’acquisition de différents appareillages. 

Une occasion pour cette frange vulnérable de se rapprocher des différents services et de l’administration en vue d’améliorer leur quotidien. « C’est une journée où cette frange vulnérable peut s’exprimer et solliciter des responsables de l’Onaaph, de la Cnas et de la DAS de répondre à ses besoins », dira M. Ouerdane Ali, président d’honneur du bureau de wilaya de l’association El Baraka de Tizi-Ouzou, lors de sa prise de parole. Il ajoutera : « Les parents doivent se rapprocher de l’association El Baraka  qui va leur ouvrir les portes et prendre en charge leurs enfants handicapés ». Le P/APC, M. Akir Youcef, soulignera pour sa part qu’il ne ménageait aucun effort pour venir en aide à ces démunis. « D’ailleurs, nous avons accordé un siège pour l’association et cela n’est pas fortuit et nous allons continuer à œuvrer sur la même lancée », dira-t-il. Le directeur régional de l’Onaaph, M. Toudjine Mouloud, n’a pas mâché ses mots pour réitérer sa demande d’une administration locale pour l’Onaaph dans la région : « Le grand hic réside dans la communication et l’information. L’Etat a mis les moyens nécessaires pour la bonne prise en charge de tous nos handicapés, hélas, il se trouve encore des malades qui ne sont même pas déclarés. Pour cela, nous demandons un local dans la région pour pouvoir rapprocher nos services de cette région montagneuse et cela va dans le sens d’une maîtrise et une bonne prise ne charge ». Sur ce point, le SG de la daïra des Ouadhias, M. Ouamer Slimane,  a rassuré les présents quant à cette demande de l’Onaaph : « Votre demande a trouvé un écho favorable et l’Onaaph pourra  s’installer   dans peu de temps dans la daïra des Ouadhias ». Fatiha Mehiedine, représentante de l’APW de Tizi-Ouzou, rappellera qu’une enveloppe de plus de 400 millions a été allouée pour l’achat d’appareils à cette frange vulnérable et annoncera qu’une 2ème opération était en perspective et prévue pour le mois de décembre prochain. Dans le même ordre d’idées, M. Mezarkat, représentant de la DAS, dira quant à lui : « La DAS a débloqué une somme de 8 millions de dinars pour justement acquérir le matériel et les appareils pour les handicapés et l’opération se poursuivra ». Il est à noter qu’une exposition de photos des appareillages a été mise à la disposition du public venu en masse.

Les handicapés sont livrés à eux-mêmes 

La présidente nationale de l’association de soutien aux personnes handicapées, Mme Boubergout Flora, a déploré la mauvaise prise en charge de cette frange vulnérable dans la wilaya de Tizi-Ouzou qui fait face à des entraves bureaucratiques : « Il est inadmissible que nos handicapés souffrent des lenteurs administratives. Des centaines de personnes ont besoin d’une prise en charge : manque d’appareillages, manque de moyens de transports, de financements… A quand le bout du tunnel ». Pour la présidente, le temps est venu pour vraiment assister cette catégorie fragile : « Nous sommes là avec l’aide de l’APC et différents partenaires, pour apporter notre assistance indéfectible et soustraire de a souffrance ces populations qui souffrent en silence ». Par ailleurs, des témoignages émouvants de plusieurs handicapés de cette région ont été écoutés. Le cas d’une famille de Khemachou, du village historique d’Ighil Imoula, un village martyre relevant de la commune de Tizi N’Tleta, qui endure le supplice au quotidien : « J’ai cinq handicapés à la maison. Le père et les deux filles sont décédés et actuellement, il reste trois handicapés mentaux. Deux d’entre eux ont acquis des cartes de handicapés alors que le troisième, les responsables de la localité ont refusé de lui délivrer les papiers nécessaires, ce qui fait que sa pension de 3000 DA par mois a été supprimée ! », dira la mère de cette famille, Abdelaoui Zedjiga. Celle-ci nous fera savoir qu’elle a pu subvenir aux besoins de ses enfants grâce aux mécènes du village. M. Asselah, du même village, confiera quant à lui : « Nous avons déposé un dossier depuis un an pour avoir cette maigre pension, mais à ce jour, les services concernés de la mairie n’ont pas encore jugé mérité de nous délivrer ce qui nous revient de droit en tant qu’Algériens ! ». Un autre handicapé Moussa Fellah, du village d’Aït Irane, par le biais de son frère, a sollicité des responsables une aide pour subvenir à ses besoins les plus élémentaires : « Nous avons un handicapé qui a besoin de moyens de transport, de couches… la famille ne peut plus répondre à ces besoins de base ».  Le P/APC des Ouadhias estime quant à lui que la pension consacrée à cette catégorie de citoyens est tout simplement dérisoire : « On ne pourra jamais subvenir aux besoins basiques d’un handicapé à 100% avec 3 000DA ». Dans le même sillage, M. Lanasri Mokrane, cadre de la santé à l’EPSP de Ouacifs, soulignera : « Toutes les structures sanitaires de la région ne ménageront aucun effort en vue d’une   bonne prise en charge des malades notamment cette frange fragile. Nous sommes là pour apporter notre assistance ». Le commandant de la protection civile de l’unité des Ouadhias, M. Douffene Hamid, a rassuré les familles des handicapés quant au problème de transport de leurs enfants vers des structures sanitaires de la région : « La Protection civile est aux côtés des handicapés et je rassure les familles que notre service sera à leur disposition ». S’appuyant sur des chiffres, le président d’honneur, M. Ouardane, fera savoir pour finir que la daïra des Ouadhias compte pas moins de 1124  handicapés.

           

Mouloud Zerbout 

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