Le mouvement de grogne des habitants du quartier de Ras Bouira, sis à 2 km du chef-lieu lieu de la wilaya de Bouira, entamé en début de semaine dernière, a connu son épilogue durant la journée d’avant-hier. Ainsi, une délégation dirigée par le P/APC de Bouira, M. Hakim Oulmi, s’est rendue jeudi dernier au niveau dudit quartier, afin de tenter d’apaiser les esprits et renouer le dialogue avec les citoyens. Sur place, le maire s’est engagé à prendre en charge les problèmes inhérents à cette localité notamment celui du CET et ce, en saisissant l’Agence foncière de Bouira, détentrice de projet pour dégager des solutions définitives. En attendant, une réunion est attendue aujourd’hui samedi, au siège de l’APC, avec les représentants de quartier. Cette initiative a été qualifiée de « pas positif » par les citoyens et cela s’est traduit par la fin de leur contestation. En effet, ces habitants habitent depuis plus de trente ans dans des bidonvilles dépourvus au départ de toutes commodités telles l’électricité et l’eau potable. Le projet RHP est lancé en 1997, en vue de mettre à leur disposition des appartements à Errich, à l’est de Bouira. Mais la majorité des habitants ont refusé d’y emménager à cause de leur l’exiguïté. « On ne pouvait vivre dans un F3 avec une famille de dix personnes », nous dira un habitant dudit quartier. Un autre habitant lui emboitera le pas en usant d’humour : « Je préfère rester dans cette habitation précaire mais spacieuse que d’aller vivre dans un clapier loin de toute vie ». Ces habitants exigent des autorités, à leur tête le wali, de leur trouver des solutions définitives à leur situation. Ils proposent qu’on leur donne des autorisations de construire, qu’on borne des terrains et qu’on les indemnise, sachant que quelques-uns ont payé des sommes allant jusqu’à 150 000 DA. Les habitants protestataires ne comptent pas faire marche arrière. Ils ont procédé à la fermeture du chemin qui mène à la décharge publique (lire notre édition de mercredi) et sont décidés à revenir à la charge, si toutes les portes restent fermées. Un habitant ne cachera pas sa colère en déclarant avoir payé une première tranche en 1997 et n’avoir rien obtenu à ce jour. « Nous demandons la régularisation de notre situation, ce qui est notre droit le plus légitime », pouvait-on lire sur l’une des banderoles. Il est à noter que la route en question avait déjà été fermée pour une autre revendication, celle des habitants du quartier limitrophe d’El Karma, l’année dernière, qui réclamaient le goudronnage leur route.
N.M