«En Algérie, pas moins de 98% des malades diabétiques sont amputés, contrairement aux autres pays développés où ils subissent des interventions chirurgicales sans qu’on recoure à l’amputation de leurs pieds».
C’est ce qu’a déclaré hier, le Pr Brouri, du CHU Birtraria d’Alger, lors de la présentation de sa communication ayant pour thème «L’insuffisance veineuse», dans le cadre de la 5ème journée de formation médicale continue abritée par l’hémicycle Rabah Aïssat de l’APW, organisée par l’association des Médecins généralistes libéraux de la wilaya de Tizi-Ouzou «AMEJJAY». Pas moins de 300 médecins généralistes relevant des deux secteurs, privé et du public, et des professeurs venus d’Alger et de Paris (France) y ont participé. L’orateur n’a pas omis de signaler le manque accusé en ce qui concerne la chirurgie vasculaire : «Il existe un service de chirurgie vasculaire à Alger qui est actuellement réaffecté à la transplantation rénale», a-t-il ajouté avant d’enchaîner : «Cette spécialité a été négligée du fait de sa méconnaissance et à cause de son coût». Le Pr Brouri préconisera : « Des traitements précoces s’imposent afin de mieux prendre en charge ces malades en question». La professeur Zekri, du même CHU de Birtraria, qui a pour sa part présenté sa communication sur l’artériopathie (AOMI), considèrera que cette maladie, qui touche ces derniers temps une partie important de la population, est due à la mauvaise prise en charge : «C’est une maladie sous-diagnostiquée et sous-traitée, pourtant un nombre important d’infarctus de myocarde (IDM) et d’anévrisme sont une conséquence d’artériopathie». Pr Zekri a également énuméré plusieurs facteurs de risque, entre autres le tabagisme, le diabète, l’âgé l’insuffisance rénale et l’hypertension artérielle. Dr Ferradji, pédopsychiatre (Paris), a présenté sa communication sur la prise en charge de l’adolescent en difficulté et qui repose sur l’étude et la compréhension de son environnement, le milieu familial…. Quant au Pr Guermaz, du CHU Birtraria d’Alger, il a donné une communication sur la néphro-protection chez un hypertendu diabétique. Il a qualifié le traitement de complexe lorsque la maladie est à un stade avancé : «Le diagnostic doit être précoce pour pouvoir maîtriser la maladie et éviter des conséquences, entre autres l’insuffisance rénale». D’autres communications ont été programmées durant la matinée, l’une ayant trait à la prise en charge de la cystite et une autre à la prise en charge d’un accidenté de la circulation, présentées respectivement par Dr Bohbot (institut Fournier de Paris) et Dr Si Hocine (médecin urgentiste de Paris). Dans l’après-midi, deux autres communications ont été présentées par Dr Touat du CHU de Tizi-Ouzou ayant trait à l’antibiothérapie et une autre sur la maladie de la pneumopathie présentée par Dr Hameg du même établissement. Des ateliers ont été mis en place : le premier sur l’indice de pression systolique (ISP) et l’autre sur le défibrillateur : indications et utilisations. Le président de l’association AMEJJAY de Tizi-Ouzou, Dr Assam, a mis en exergue l’importance que revêt la journée de formation médicale continue qui ne cesse de drainer un grand nombre de médecins de deux secteurs privé et étatique. «Plus de 300 médecins, pas moins de 26 laboratoires pharmaceutiques et autant de professeurs et de médecins venus de l’intérieur du pays et de France étaient présents dans l’hémicycle Rabah Aïssat de l’APW». Le représentant de l’APW, Dr Msela, a lui aussi mis en avant l’enjeu de cette journée thématique : «Nous sommes à la disposition de toute énergie saine».
M Zerbout
