Les débats ont tourné essentiellement sur l’avenir de l’industrie algérienne face au processus de mondialisation. Les responsables du ministère de l’Industrie se sont succédé pour présenter les actions entreprises par le département de Mahmoud Khoudri dans le sens d’une mise en place d’une stratégie de développement en matière d’industrie depuis quelques années. Le premier intervenant évoquera le bouleversement des politiques industrielles depuis quelques temps, où le rôle de l’Etat se limite à arrêter les grandes lignes de la politique industrielle générale. Il est question, soutient-il, d’élaborer des approches par filiales d’activités. Djamel Khalef, l’autre représentant du même ministère, continuera sur la même lancée, en soulignant la nécessité de procéder à des diagnostics approfondis de chaque secteur, afin de dégager les moyens nécessaires et de mettre en place des politiques ciblées, pour plus d’efficience et de productivité. Leur collègue parlera de l’obligation de l’Algérie d’adapter sa législation en matière d’industrie, pour mieux aborder ses engagements internationaux (accord avec l’UE et l’accession à l’OMC). Il rappellera, au passage, la création en fin 2005, d’un organisme algérien d’accréditation. Sur la question de la qualité des produits, il affirmera que l’Algérie se dotera des moyens de défendre la production algérienne, avec notamment la mise en place d’un « programme qui tend à développer l’esprit qualité, à travers un ensemble d’actions susceptibles d’asseoir cet esprit ». Le président du Conseil consultatif pour la promotion de la PME, soulignera dans son allocution que le développement de la PME, colonne vertébrale d’une industrie et de toute l’économie, doit s’orienter vers la sous-traitance, à la fois à une échelle locale que mondiale. Il torpillera le programme de mise à niveau mis en place par le département de Benbada, en le qualifiant d’ « insuffisant », et ne manquera pas de rappeler les difficultés qui se posent comme entrave à un véritable décollage du secteur de la PME, tels que la bureaucratie, l’accès au foncier… Un autre invité, consultant en économie de son état, fera un large récapitulatif sur la situation de l’industrie algérienne, en soulignant autant ses points faibles que ses forces. Le P-DG de la SNVI, Abdelkader Chahboub, estimera que un énorme retard a été accumulé depuis des décennies dans la mise en place d’une politique industrielle claire et pérenne, notamment en matière d’industrie automobile. Pour lui, il est impératif d’avoir une stratégie « pour valoriser ce qui existe ». « On ne sait pas ce qui peut advenir de la filière mécanique, et ce en l’absence d’une stratégie claire », martèle-t-il. L’UGTA, par la voix de son représentant, aura un regard qui se voulait critique sur les politiques économiques algériennes et celles ayant trait à l’industrie en particulier. « L’Algérie a toujours fonctionné, depuis les années 70, au rythme des lois de finances, au lieu de s’appuyer sur une stratégie à long terme », relève-t-il. Il y a lieu, selon lui, de déterminer les filières les plus stratégiques et définir le rôle de l’Etat et des autres intervenants. Il fera remarquer que la seule stratégie en vigueur actuellement, est la privatisation. A en croire le représentant de l’ONUDI, toutes les actions entreprises dans le secteur démontre, si besoin est, qu’il y a une vision et une volonté de faire décoller l’industrie algérienne…Il y a lieu de signaler qu’aucun représentant d’une entreprise privé n’a pris part à ce débat, qui aurait gagné à opposer des avis contradictoires et divergents. On aurait sûrement eu des visions plus concrètes et plus ciblées sur les problèmes que rencontrent les opérateurs industriels…
Elias Ben