L’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou a été paralysée hier suite à la grève des étudiants des différents départements en guise de soutien à leurs homologues en diplôme en sciences politiques et relations internationales. Le mouvement de grève a été ponctué par le blocage de l’accès à l’intérieur de l’université aux véhicules.
Réclamant la reconnaissance du diplôme en sciences politiques et relations internationales, les étudiants dudit département de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou sont en grève depuis le mois de novembre 2014.
En guise donc de soutien les autres étudiants ont gelé les cours pendant toute la journée d’hier. Un rassemblement devant l’ex-bibliothèque centrale, au campus de Hasnaoua. Des affiches ont été collées sur les portails. On pouvait y lire, entre autres, «Les étudiants des sciences politiques et relations internationales menacés». Ils déplorent, nous ont-ils expliqué le fait que la fonction publique ne reconnaisse pas leur diplôme et que celui-ci ne soit pas intégré ni dans l’enseignement ni dans l’administration. Ils affirment que les programmes suivis durant leur cursus leur permettent d’assurer différentes fonctions avec succès. L’un des étudiants nous dira : «Avant 1999, notre diplôme permettait d’accéder à des postes d’enseignement, notamment en Histoire et géographie. Mais depuis, un décret présidentiel nous interdit cet accès à l’enseignement, sans que nous comprenions pourquoi…». Et d’ajouter : «Nous étudions durant notre cursus la sociologie et la politique économique. Nous avons également en master deux spécialités, l’une en relations internationales «euro-méditerranéennes» et «Moyen-Orient», l’autre est en administration «administration générale» et «gestion des collectivités locales». Mais après tout cela, nous nous retrouvons avec un diplôme non reconnu. Pourtant, partout dans le monde, poursuivre des études en sciences politiques n’est pas à la portée de tous». Rappelant la genèse de leur grève, un étudiant du département nous dira : «Notre grève a été enclenchée depuis le mois de novembre dernier. Aucun cours ni TD ni encore moins examen n’ont été faits depuis. Face à tout cela, tous les responsables que nous avons sollicités n’ont pas levé le petit doigt pour régler la situation. Nous avons créé une coordination des comités des départements de sciences politiques, nous avons réussi à en rassembler 13 au début, mais maintenant le département de Tizi-Ouzou est le seul qui reste mobilisé. Des responsables au ministère de l’Enseignement supérieur que nous avons vus n’ont même pas voulu reconnaître la légitimité de nos revendications. Nous ne sommes que 2000 étudiants concernés, et peut-être que nombre est insignifiant à leurs yeux. Quant aux responsables locaux, ils se contentent à chaque fois de dire que le problème les dépasse». Les étudiants grévistes disent ne pas craindre une ou même plusieurs années blanches, tant que leurs revendications ne sont pas satisfaites. «Mieux vaut sacrifier une année à l’université que passer de longues années au chômage, après», assurent-ils.
Noureddine Tidjedam

