«Ni le consensus national ni la période de transition»

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Appel à un pole politique : FLN, RND, MPA et TAJ, «Said Bouteflika n’a pas d’ambitions présidentielles», Louiza Hanoune doit «mesurer ses paroles», «Oui à l’exploitation du gaz de schiste». «Ni consensus (FFS), ni transition (CLTD)… Seule l’urne…», «C’est grâce au DRS que l’Algérie a vaincu le terrorisme». Ce sont les déclarations faites par le secrétaire général par intérim du rassemblement national démocratique RND, lors d’une conférence de presse animée, jeudi à Alger, suite à la tenue de la quatrième session ordinaire de son parti. À cette occasion, M. Ouyahia a affirmé que son retour au RND n’est pas lié à un conflit entre les ailes du pouvoir, mais plutôt une question interne du parti. «L’ancien SG du RND, Abdelkader Bensalah, s’est retiré volontairement pour des raisons personnelles», a justifié M. Ouyahia, en estimant qu’il s’agit juste de spéculations. Dans ce sillage, le conférencier a reconnu la défaillance de la communication au niveau du pouvoir. «Le déficit de communication, je le reconnais. On a quelques difficultés à faire la mue pour être communicatifs. C’est une vérité», a-t-il dit. Le leader du RND a souligné que le président de la république jouit de toutes les capacités d’analyse et de gestion.

«Said Bouteflika n’a pas d’ambitions présidentielles»

«Bouteflika présidera jusqu’à la fin de son mandat, et les élections législatives se tiendront en 2017», a-t-il dit. A la question de savoir s’il est possible que Said Bouteflika succède à son frère, Ouyahia a répondu par la négative. «Je ne pense pas que le peuple algérien soit monarchiste. Je ne pense pas que le moudjahid Abdelaziz Bouteflika ait des visions monarchistes», a-t-il indiqué. «Ce n’est pas quelqu’un qui est en train de jouer dans cette direction», a-t-il encore précisé évoquant Said Bouteflika. Questionné sur la révision de la constitution, M. Ouyahia dira qu’il ne possède pas la baguette magique pour savoir ce que le Président de la république compte faire là-dessus. «C’est une initiative du Président de la république, et il n’y a que lui qui pourra prendre la décision concernant ce dossier», a-t-il dit, avant d’ajouter que «la révision de la constitution se fera par voie parlementaire ou référendaire». Par ailleurs, Le SG par intérim du RND ne s’est pas montré convaincu de l’utilité de l’initiative lancée par le front des forces socialistes (FFS) concernant le consensus national. «Un consensus national sur quoi !?», s’est interrogé M. Ouyahia, qui a affiché son refus, également, d’aller vers une période de transition. Ahmed Ouyahia, a affirmé en effet que son parti accueillait favorablement tout dialogue autour de l’ensemble des questions nationales excepté celle liée à une période de transition pour la gestion des affaires de l’Etat comme proposé par certaines parties de l’opposition. Il a précisé que le RND « s’oppose aux tentatives de substituer l’opinion d’un groupe politique à celle du peuple », soulignant qu’il existait « une seule voie dans le pluralisme en matière d’alternance au pouvoir à savoir le peuple et non le consensus national ni la période de transition ». Il a appelé à cette occasion, la classe politique à orienter le débat et le dialogue vers les « questions épineuses que connait le pays notamment au plan économique en raison du recul des prix du pétrole » ainsi que la question de la corruption.

«C’est grâce au DRS que l’Algérie a vaincu le terrorisme»

Concernant les menaces qui pèsent sur la sécurité de l’Algérie, il a évoqué l’organisation autoproclamée Etat islamique « Daech », soulignant qu’il s’agissait d' »une réalité proche et non d’un fantôme » et que sa « graine s’était propagée de l’Algérie durant les années 90 ». L’Algérie était encore ciblée, a-t-il tenu à faire remarquer ajoutant que les « dangers sont réels ». Il a rappelé « les tentatives de déstabilisation de l’Algérie en 2011 » et la propagation d’armes et de stupéfiants qui transitent par le pays. Concernant les activités du président du FCE, Ali Haddad et ses rencontres avec les ambassadeurs de certains pays, M. Ouyahia les attribuera aux efforts visant à drainer les investissements au profit de l’économie nationale. « Recevoir des ambassadeurs n’est pas une trahison contre la patrie », a encore argué M. Ouyahia.

«Oui à l’exploitation du gaz de schiste»

Il a rappelé à ce titre que l’Etat avait besoin de toutes ses potentialités publiques et privées ainsi et des « autres partenaires disposés à travailler avec nous », a-t-il dit s’interrogeant « pourquoi ne s’élève-t-on pas contre les personnes qui importent la sale marchandise ». A une question sur certaines institutions de l’Etat comme le département du renseignement et de la sécurité (DRS) de l’armée populaire nationale (ANP) que d’aucuns tentent de « diaboliser », le SG par intérim du RND a salué ces Institutions qui veillent à la protection du pays. « Je salue le DRS et je salue Toufik (responsable du DRS), en tant que frère et compagnon, ainsi que les centaines de milliers de personnes qui veillent à la protection du pays et consentent d’immenses sacrifices à cette fin », a-t-il dit. Concernat le problème suscité à In Salah par le projet d’exploitation du gaz de schiste, Ouyahia a indiqué que l’exploitation du gaz de schiste n’était pas possible en Algérie avant au moins 6 ou 8 ans. Il a ajouté dans ce sens que la production du pétrole et du gaz conventionnels diminuait d’année en année et qu’elle pourrait cesser dans 10 à 15 ans. Aussi, l’Algérie doit trouver des ressources de substitution, a-t-il dit en affirmant que l’expérience de l’extraction du gaz de schiste et non l’exploitation effectuée à In Salah à été réalisée par Sonatrach en collaboration avec la société Schlumberger. Certains pays lancent des rumeurs concernant les effets négatifs de l’extraction du gaz de schiste pour des raisons servant leurs propres intérêts, a dit M. Ouyahia citant l’exemple d’un « pays ami, un des plus grand producteur d’énergie nucléaire et dont la production du gaz de schiste par l’Algérie risque de le désavantager en la matière.

«Louiza Hanoune doit mesurer ses paroles»

Réagissant aux critiques de l’opposition concernant la lettre de félicitation adressée par le chef d’Etat major de l’ANP Gaid Salah au leader du FLN suite à la tenue du 10ème congrès de son parti, M. Ouyahia l’a qualifiée d’un acte de «fraternité» loin de toutes considérations politiques. «Je suis désolé que la félicitation devienne un acte politique», regrettera-t-il, invitant d’ailleurs Louiza Hanoune, la patronne du PT qui a crié au scandale, faut-il le rappeler, suite à cette lettre, à mesurer ses propos. Il est à signaler que le congrès du RND se tiendra en mai 2016.

Samira Saïdj

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