Pour une fois, les prix des produits alimentaires n’ont pas enregistré de flambée et sont stables au grand bonheur des consommateurs qui espèrent, néanmoins, que cette situation perdure pour le reste du mois sacré.
Quatrième jours du mois de Ramadhan et les marchés de Tizi-Ouzou semblent être à l’abri des flambées des prix. Les fruits et légumes et autres produits de première nécessité sont cédés à des prix «accessibles». C’est là un constat fait par les consommateurs eux-mêmes qui s’en réjouissent d’ailleurs. Une situation tellement inhabituelle que les clients ont du mal à le croire. On s’est tellement acclimaté à la hausse des prix de la majorité des produits alimentaires à la veille du mois sacré que cette année, nombreux sont ceux qui affichent leur surprise. D’habitude, les commerçants ont tendance à augmenter les prix petit à petit à la veille du mois de jeûne et la mercuriale devient inaccessible, notamment pendant la première semaine du Ramadhan. Chose qui n’est pas le cas cette année. Hier, une petite virée au niveau du marché couvert de fruits et légumes de la ville des Genêts a permis de constater l’accessibilité des produits pour le consommateur. Les couffins et autres sachets se remplissent à vu d’œil de produits divers cédés à des prix «abordables». Les fruits et légumes au premier abord. De la pomme de terre, à la tomate, en passant par la carotte, l’haricot vert, la laitue, la courgette et les aubergines, le constat est presque le même. Les prix sont restés fixes à un dinar près, même si cela ne veut pas bien évidement dire qu’ils rencontrent l’entière satisfaction de certains consommateurs face aux prix pratiqués jusque-là même avant la période du jeûne sur certains légume. La courgette et les haricots verts en premier lieu affichent toujours des prix entre 80 et 10 DA/le kilo. Certains citoyens parlent même d’une baisse des prix observée pour certains aliments. Pour les autres produits, la pomme de terre est cédée à 35 DA/le kg, la tomate à 50 DA et le concombre au même prix ainsi que la carotte. Pour certains observateurs, des commerçants en premier lieu, cette stabilité des prix est due à la «conscience» générale des consommateurs. Ces derniers se sont, en effet, abstenus de se ruer sur les étales à quelques jours du début du mois de carême. Le client n’a pas cédé à la folie acheteuse qui le caractérisait à la veille de chaque Ramadhan. Lors des années précédentes, les commerces étaient, à chaque occasion, pris d’assaut pour un approvisionnement devant servir de stock de plusieurs jours au cours du mois de jeûne. Chose qui influe négativement sur l’offre. Et il devient impossible que cette offre parvient à répondre à la demande trop exorbitante. Cette même situation est encouragée par les spéculateurs qui profitent de cet «engouement général» afin d’augmenter les prix à leur bon gré. Les bonnes affaires se concrétisaient ainsi pendant le Ramadhan mais cette fois-ci, nombreux sont les clients qui avouent avoir évité de «stocker», préférant faire le marché au jour le jour, selon la demande des ménages. La disponibilité des produits de large consommation n’est pas à écarter. Les marchés semblent ainsi satisfaire le consommateur en ce mois de Ramadhan. D’autre part, la concurrence est un facteur qui joue un rôle important dans cette équation. Et pendant ce mois sacré la concurrence semble être privilégiée par l’ouverture d’un marché de proximité spéciale Ramadhan. Dédié aux produits locaux, ce marché a pour spécificité de ne pas laisser la chance aux produits de passer entre les mains d’intermédiaires. Directement de l’opérateur aux consommateurs, les produits sont ainsi proposés à des prix relativement bas, ce qui fait la joie des clients, lesquels y affluent, d’ailleurs, en masse depuis le début du mois de jeûne. Pour beaucoup de gens, cette mesure a aidé à «casser» les prix ailleurs dans les marchés de gros et autres commerces. Une fois n’est pas coutume, le consommateur garde cependant les yeux rivés sur les prochaines jours. Le Ramadhan en est encore qu’à ces premiers jours et les spéculateurs, principaux mis en cause, pourraient bien avoir plus d’un tour dans leur sac afin d’y mettre du leur et faire flamber les prix à leur avantage.
Tassadit Ch.