Le directeur décrié

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Des dizaines d’employés de la direction du commerce de la wilaya de Tizi-Ouzou ont observé, hier, une journée de protestation devant l’entrée principale de la cité administrative pour demander qu’une commission d’enquête soit diligentée par le ministère du Commerce pour faire la lumière sur les agissements du directeur local du commerce, M. Okacha Doghmane.

Les protestataires ont placardé des affiches sur lesquelles on pouvait lire «L’homme qu’il faut à la place qu’il faut», «Basta la Hogra», «Touche pas à ma dignité» ou encore «Nous ne demandons que nos droits». Selon le président de la section syndicale SNAPAP de la direction du commerce, M. Mohamed Talbi, ce mouvement de protestation fait suite à des problèmes socioprofessionnels et une dégradation permanente de leurs conditions de travail au sein de cette direction. «Nous avons élaboré une plateforme de revendications dont le contenu tend à l’amélioration de nos conditions socioprofessionnelles et qui au jour d’aujourd’hui n’est pas satisfaite», fustigera M. Talbi. Le porte-parole des grévistes dénoncera les intimidations du directeur du commerce et de ses collaborateurs dont son victimes les employés : «Nous avons demandé une audience au directeur pour lui faire part de nos problèmes socioprofessionnels. Il a refusé avec ces mots (maranich faragh chghoul, amchiou a3lia), rompant ainsi le dialogue avec la section syndicale SNAPAP que nous avons créée le 13 mars 2014». Suite à cet «affront», poursuivra-t-il, «nous avons préparé un rapport détaillé adressé au ministre du Commerce à qui nous demandons une commission d’enquête pour faire toute la lumière sur les agissements du directeur et son clan». Il ajoutera : «En plus de la pression et du manque de moyens et d’espace, ce directeur est allé dernièrement jusqu’à agresser physiquement une collègue, c’est intolérable !». Les grévistes dénonceront également la disparition de PV dressés à de grands commerçants de la région : «Nous avons constaté la disparition de plusieurs PV dressés à de grands commerçants. Ce n’est plus possible de continuer comme ça», s’indigneront-ils. Un agent de la localité de Draâ Ben Khedda dira à son tour : «Il demande le contrôle de l’informel à Draâ Ben Khedda, vous imaginez ! C’est illégal et ça ne fait pas partie de nos prérogatives ! Et quand notre chef d’inspection a refusé il a procédé à son remplacement». Les protestataires dénonceront aussi «des retenues sur salaire abusives». Pire encore, dira un autre agent de contrôle de la qualité et de la répression des fraudes, «il fait des confrontations entre des agents de contrôle et des commerçants influant de la région. Vous imaginez l’humiliation. Et il se justifie en disant qu’ «ils ont le bras long» Il n’a aucune considération pour nous, à chaque fois que nous faisons un PV à un commerçants important, nous sommes obligés de nous justifier devant ce dernier», s’indignera-t-il. Un autre agent de l’inspection territoriale de la localité d’Azazga dénoncera le fait qu’il ne puisse pas effectuer de contrôle dans la localité d’Azeffoun qui relève pourtant de leur juridiction : «Le contrôle à Azeffoun, qui dépend de l’inspection territoriale d’Azazga, se fait par des agents de la wilaya. Où sont la crédibilité et l’autorité de l’agent ?!», tonnera-t-il. Un autre agent, de Draâ El Mizan, dénoncera à son tour le fait que les commerçants de cette localité ne sont pas contrôlés par leur inspection : «Il a cédé aux pressions des commerçants de Draâ El Mizan faisant en sorte que nos agents ne contrôlent par leur propre localité. C’est l’affront suprême !», s’indignera-t-il. Les grévistes dénoncent également la notation qui se fait uniquement sur le nombre de procès verbaux dressés par les agents de contrôle : «C’est pour cette raison que certains agents sont sévères dans leur contrôle, à cause des pressions qu’il exerce sur eux. Il a fait de nous des machines à PV !», fustigera-t-il. «L’organigramme n’existe pas pour lui, il fait dans le bricolage désignant et réaffectant comme bon lui semble. Tous les chefs d’inspections sont nommés provisoirement par intérim, il travaille avec un clan et gère sa carrière, c’est tout», tonnera un autre agent. A noter que le directeur du commerce, M. Okacha Doghmane, que nous avons approché en vue d’avoir des réponses à nos questions en rapport avec cette action, refusera catégoriquement de nous répondre.

Taous.C

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