Le phénomène de la mendicité qu’on croyait en net recul ces dernières années, ne cesse de prendre de l’ampleur dans la ville d’El-Kseur, à l’instar de toutes les contrées de la vallée de la Soummam, notamment à l’entame de ce mois sacré du Ramadhan.
En effet, il suffit d’emprunter les diverses artères de la ville pour se rendre compte que, finalement, la paupérisation des familles algériennes est une réalité incontournable qui ronge un pan de notre société. Le nombre de mendiants et autres vagabonds a décuplé au cours de ces quatre premiers jours du mois de carême, à travers les différentes places publiques. Si jusque-là il s’agissait de «quémandeurs locaux», le retour, en ces premiers jours du mois du jeûne, en grand nombre des Subsahariens et Syriens, donne le tournis aux habitants de la ville. Ils sont nombreux à sillonner les artères et les ruelles, à envahir la gare routière, les différents arrêts de bus, les mosquées et surtout les trottoirs. Certains s’aventurent jusque dans les villages périphériques de la ville, avec tous les risques qu’ils encourent notamment les femmes et les jeunes filles. On y compte parmi eux des personnes âgées, des veuves, des femmes divorcées, des enfants abandonnés, des handicapés physiques et mentaux,…Chaque jour que Dieu fait, ils viennent squatter les places publiques et les coins (stratégiques) généralement grouillant de monde. Dès l’aurore, ils sont déjà là si les plus jeunes, plus dynamiques, préfèrent parcourir le long des avenues et autres ruelles, les femmes et les personnes âgées, quant à elles, occupent les trottoirs d’une rue passante. A chacun son stratagème pour amadouer les citoyens, certains se font passer pour des malades chroniques et exhibent des ordonnances, tandis que d’autres notamment les femmes, n’ont rien trouvé de mieux que de trimballer avec elles des bébés et des enfants en bas âge pour faire la «manche». Ceci c’est le côté «façade» ; pour connaître réellement l’ampleur de cette malheureuse «plaie» de la misère, il suffit de pointer au portail des restos du cœur, dits de Rahma, ouverts spécialement durant les mois du Ramadhan, et voir de visu le nombre de personnes nécessiteuses qui y rompent le jeûne, ou remplissent les ustensiles ramenés avec de victuailles pour leurs familles.
Bouras Rabah

