Par définition et dans les représentations, les panneaux de signalisation routière sont là pour faciliter la localisation d’un espace donné. À Ait Aissa Mimoun, force est de constater que ces plaques signalétiques ne répondent ni aux exigences du code de la route ni à une transcription phonétique correcte et encore moins aux véritables sens des lieux indiqués. Placées en catimini et avec un esprit de bâclage, ces plaques de signalisation, qui devraient être un adjuvant pour les automobilistes, engendrent une certaine frustration et une consternation chez les citoyens des localités. Comment ne pas l’être quand une transcription incorrecte d’un lieu vire à un glissement sémantique dégradant, voire humiliant ? C’est ainsi qu’on trouvera, par exemple, le nom ‘’Levdhahi’’ écrit en français, transformé et transcrit en caractère arabe ‘’Lefdhahi’’. Et comme le son ‘’V’’ n’existe pas en arabe, alors on a mis un ‘’F’’ à la place sans tenir compte du sens du mot. En kabyle, le mot ‘’Lefdhahi’’ ou ‘’Lefdhayah’’ est le pluriel du ‘’L’fedhiha’’ qui veut dire, avec extension, ‘’la dénonciation d’un péché’’. Autre lieu, autre aberration. Le nom ‘’Lekhali’’ qui est composé de quatre sons, à savoir : le/k/ha/li et où chaque consonne donne un son, est transcrit en arabe avec seulement trois sons : le/kh/li (kh, donne un seul son). Et là aussi, le sens du mot prend une autre tournure. A cela s’ajoute la non-connaissance des frontières des localités. Souvent, on installe des plaques dans le terrain d’une autre localité. Des exemples de ce genre peuvent être multipliés à l’infini et dans toutes les régions de la Kabylie. Pour pallier à ce dérapage, l’initiative de l’APW de financer la transcription des panneaux de signalisation en Tamazight de toutes les communes peut constituer une alternative, pour peu qu’il y est une volonté de la part des présidents des APC.
Hocine.M

