Durant la journée, le village d’Ath Bouali, situé à 3 Kms du chef-lieu communal, ressemble beaucoup plus, à s’y méprendre, à une localité « désertée » par ses habitants en ce début du mois de Ramadhan. Dans la matinée, pas une âme qui y vive. Tous les commerces sont fermés, et le village tourne au ralenti. Ici, l’on essaye de « tuer » le temps, alors autant faire la grasse matinée pour les élèves en vacances et les travailleurs en congé. Certains villageois dorment jusqu’à midi et bien plus pour ne « jeûner » que quelques heures en étant éveillés. Ce n’est qu’à partir de 16 heures que le village commence à s’animer, où les habitants sortent, comme des chacals de leurs tanières, à la recherche de la nourriture. Leur point de chute n’est autre que les commerces de l’alimentation générale, pris d’assaut par des dizaines de clients qui y font des achats. D’autres villageois préfèrent, pour leur part, se déplacer vers d’autres localités, telles que les villes de M’Chedallah et Raffour, afin d’y faire leurs emplettes. Car, à Ath Bouali, certaines denrées alimentaires n’y sont pas vendues, comme la sardine, et d’un degré moindre le pain qui y est vendu en petites quantités. Après la rupture du jeûne, les habitants du village sortent pour digérer un peu, et passer de bons moments entre amis. Néanmoins, les soirées ramadhanesques dans ce patelin sont loin d’être joyeuses, pour la simple raison que les lieux de distraction y manquent terriblement. Figurez-vous qu’il n’existe aucun cybercafé dans ce village ! La rue principale, en bas, est dépourvue même de cafés où les villageois pourraient se prélasser et siroter le café entre amis. Néanmoins, les personnes véhiculées trouvent « la parade » de passer leurs soirées ailleurs, comme Ahmed, quadragénaire et père de famille qui dira à cet effet: » Ici, à Ath Bouali, il n’y a aucun endroit où l’on pourrait passer le temps après la rupture du jeûne! Les trottoirs sont occupés dès les premières dizaines de minutes qui suivent l’Adhan, où les gens s’y assoient en groupes pour causer. Moi, étant véhiculé je passe mes soirées à M’Chedallah, là où il y a des cafés, du monde et de l’ambiance ».
Y. Samir