La commémoration de la 17ème année de la disparition du Rebelle ne fait pas, comme à l’accoutumée, l’unanimité auprès du mouvement associatif. La souvenance de l’une des dates phares ne semble pas, pour cette année, focaliser l’intérêt de toutes ces associations qui, pourtant, se bousculent au portillon pour fêter Yennayer et d’autres circonstances plus ou moins reconnues officiellement. Cela étant dit, l’association Ithran de n’a pas dérogé à sa tradition. Elle a concocté un programme pour ce 17ème anniversaire. Pour la journée d’aujourd’hui, l’association a retenu un pèlerinage à At Dwala et un recueillement sur la tombe du Rebelle. Dans la soirée de la même journée, est prévue une projection de films documentaires au niveau de la place publique de Takerboust. Jusqu’au 30 du mois en cours, Ithran proposera «Timest (le feu)», une pièce de théâtre qui sera jouée à Takerboust, At M’likec, Ahnif, Tizi-ouzou et Béjaïa. Cela étant dit, le souvenir de la disparition de Matoub Lwennas est instinctivement commémoré par les familles qui se reconnaissent dans le combat du chantre. Cette commémoration, sans frasques, est quasiment instinctive et se traduit, le plus souvent, par l’allumage de bougies la veille du 25 juin. Cette souvenance est aussi vérifiable à travers les rues des villes et villages de la région est de Bouira, où le répertoire de Matoub passe en revue, une semaine durant. D’une manière spontanée, beaucoup de jeunes non structurés dans le mouvement associatif font de Taourirt Moussa et de la maison de Matoub Lwennas un lieu de pèlerinage, tous les 25 juin. L’université est un autre espace qui marque une halte, intelligente, le 25 juin. Les étudiants, notamment ceux du DLCA, nous ont habitués à initier des conférences thématiques qui, au-delà de la halte symbolique, intellectualisent l’engagement de l’artiste et donc enrichissent encore plus le public. Mais, pour cette année et parce que le 25 juin coïncide avec le Ramadhan et les examens de fin d’année, l’université n’a pour ainsi dire rien prévu. Il est par ailleurs utile de souligner que du côté de la Direction de la culture, aucune agréable surprise n’est relevée. Comme à ses habitudes très officielles, l’administration de la culture est en déphasage total avec le bouillonnement de la société. Il est tout de même juste de reconnaître à l’ancien directeur de la culture, en l’occurrence Omar Reghal, l’implication de la direction et la commémoration de la disparition du Rebelle.
T.O.A.