L'association Taneflit n'tmazight au rendez-vous

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Tout comme chaque année depuis maintenant dix sept-ans, l’association Taneflit n’tmazight commémore l’assassinat du chantre de l’amazighité Lounès Matoub. En effet, pour ce dix-septième anniversaire, bien que les activités ne soient pas assez larges en raison de sa coïncidence avec le mois de Ramadhan, ladite association, en collaboration avec l’APC, a tout de même concocté un programme qui s’est étalé sur trois jours, soit du 25 juin jusqu’au 27 du même mois. En plus du dépôt de la gerbe de fleurs devant la stèle  » Matoub Lounès » en face du lycée Ali Mellah, d’autres activités ont été au menu au niveau du siège de l’association. Ainsi, pour le vingt-cinq juin, après un dépôt de gerbes de fleurs au carré des deux martyrs du Printemps noir Didouche Samir et Khalfouni Kamel, assassinés par balles le 21 juin 2001, un groupe de militants de la cause amazighe, des membres de l’association et des représentants de l’APC ont observé une minute de silence devant le portrait du Rebelle, tout en réitérant leur volonté de continuer son combat ainsi que celui de tous les martyrs de la démocratie et des droits de l’homme.  » C’est le 25 juin 1999 que nous avions érigé cette stèle à la mémoire de l’immortel Lounès Matoub. Depuis, nous n’avions raté aucun anniversaire même durant les moments les plus difficiles du terrorisme. Comme nous n’avons pas aussi manqué une fois de nous recueillir devant les tombes des deux martyrs du Printemps noir. C’est le minimum que nous devons faire pour honorer leur combat », nous déclarera M. Mohamed Chihaoui en sa qualité de président de l’association Taneflit N’Tmazight. Par ailleurs, durant ces trois jours, il y a eu une exposition au sein de l’association, évoquant les grands moments du combat de Lounès, des coupures de journaux éditées le jour de son assassinat et de son enterrement. En parallèle, les photos et les articles de presse du Printemps noir ont accompagné cette exposition. Ainsi, des vidéos de l’enterrement du Barde assassiné et ses plus grands galas ont été projetés durant cette commémoration. Au lendemain du lâche assassinat commis à l’encontre du Rebelle, de nombreuses stèles ont été érigées à son effigie. Malheureusement, au fil des années, nombreuses parmi elles ont subi des dégradations. On citera à titre d’exemple celle de Boufhima, ou encore celle de Frikat entièrement effritée sans oublier de relever que celle engagée à El Kahwa N’Sebt (Tizi-Gheniff) a été bloquée par un vendeur de matériaux de construction. Pourtant, le président de l’association Tagmats de Lyon, M. Dalil Makhloufi, a pris une initiative louable en décidant de les restaurer comme celle de Draâ El-Mizan et celle de Tizi N’Tletta. Dix-sept ans après sa mort, le Rebelle continue à déranger si bien que, chaque année, on voit ici et là les stèles dédiées à son combat se dégrader au vu et au su de tout le monde. Quant à la vérité sur son assassinat tant attendue par sa famille et les Kabyles, elle n’est pas pour demain parce qu’aucune volonté n’est affichée pour élucider ce crime abominable.

Amar Ouramdane

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