Le collectif d’avocats demande la relaxe

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L’affaire qui se jugeait, avant-hier jeudi, au tribunal de Bouira, a revêtu un intérêt particulier en ce sens qu’elle opposait une avocate à la police.

D’où la présence en personne de la bâtonnière du barreau de Bouira à ce procès aux côtés de l’accusée, en l’occurrence une avocate, ainsi que d’un autre avocat, constituant le collectif chargé de sa défense. Lors de ce procès, l’accusée a eu un autre soutien : celui d’anciens voisins de la Cité Ainouche Hdjila, une cité qui avait fait l’objet d’une opération de démolition et de relogement de ses habitants.

Tout avait commencé la veille de l’opération de relogement. Vers 10 heures du soir, la police est intervenue pour demander l’évacuation des lieux. L’avocate H. H, qui habitait avec sa sœur, affirmait qu’elle n’avait pas été prévenue plutôt. De sorte que, selon elle, elle était ainsi que d’autres locataires de la cité dans la plus complète ignorance de ce qui avait été décidé à ce propos.

Cette intrusion chez elle était donc un étonnement doublé d’indignation. Comme elle se sentait chez elle et refusait de quitter son logement, la force a été employée contre elle et sa sœur qui partageait avec elle l’appartement. Un certificat médical justifiant d’un arrêt de travail de sept jours et versé dans le dossier de l’accusée spécifie la nature de cette manière forte.

L’avocate a mis un autre argument au service de sa propre défense : l’absence d’une décision de démolition réglementaire. Selon elle, cette «décision» qu’elle jugeait arbitraire émanait de l’autorité locale (APC). Un argument et un mot (celui d’arbitraire) seront employés et développés par le collectif d’avocats, notamment la bâtonnière Sidhoum.

Selon le collectif des avocats, l’absence des autorités compétentes (wali ou SG, chef de daïra ou commission de daïra, huissier) donnait à l’opération un caractère moins légal. La bâtonnière jugeait le dossier présenté par la police vide, car ne renfermant, d’après elle aucune preuve matérielle incriminant l’accusée, réfutant l’article 144 mis en avant par le parquet pour faire valoir le chef d’inculpation retenu contre l’accusée pour outrage à corps constitué et au président de la République.

Maître Sidhoum s’était prévalu de l’article 125 bis qui fait obligation au parquet d’informer le bâtonnat dans un cas pareil, c’est-à-dire dans celui où un avocat est poursuivi judiciairement. Au terme du procès, le parquet a requis six mois de prison ferme à l’encontre de maître H. H, le collectif d’avocat a demandé la relaxe pure et simple. Le verdict de cette affaire sera connu le 5 janvier.

Aziz Bey

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