Désormais, les ordures et déchets de la décharge communale d’Amizour, située près de la zone d’activité du côté nord de la ville, ne subiront plus de combustion.
Une mesure qui mettra fin au dégagement de la fumée polluante et asphyxiante constatée surtout au bon matin lorsque le taux d’humidité atteint un plus haut niveau. «Cette décision prise par l’APC de la localité n’est qu’une première et urgente mesure», dira Mokhtar Bouzidi, P/APC, qui reconnait que ni l’emplacement ni encore la gestion de cette décharge à ciel ouvert ne répondent à un site de dépôt et de destruction des ordures provenant de toute la commune. Pour l’édile communal, la seule et définitive solution à ce problème qui prend de l’ampleur est «l’implantation soit d’un CET ou d’une déchetterie que nous envisageons et nous sommes en contact permanent avec la direction de l’environnement de notre wilaya à qui nous avons, à mainte reprises, exprimé notre préoccupation quant aux désagréments que vivent nos citoyens émanant de cette décharge à éradiquer». Cependant et sachant que ce projet de création d’un centre d’enfouissement des déchets n’est pas pour demain, la gestion des ordures restera pour le moment un vrai casse tête chinois pour cette commune en extension et qui s’apprête à l’ouverture d’un campus universitaire et d’un centre anti-cancer, deux structures situées en front avec cette décharge polluante devenue un point noir à éradiquer. De leur côté les habitants souffrent le calvaire d’un air irrespirable, car pollué par la fumée gigantesque provenant de cette décharge au moment de l’incération des ordures et qui arrive même aux alentours de la commune avoisinante Barbacha. «Cette décharge est pour nous un cauchemar, car placée sur le couloir d’aération de notre ville. Elle nous rend la vie infernale de par les émanations des gaz y provenant, nos enfants et nos malades étouffent de par cet air irrespirable», nous confie un jeune habitant de la cité 800/900 de la même ville, ajoutant, à cet effet, qu’une pétition citoyenne est en passe d’être lancée pour inciter les autorités concernées à éradiquer définitivement ce dépotoir d’ordures. à vrai dire, c’est toute la ville qui étouffe, étant qu’elle est en forme de cuvette et située sur les deux rives d’un cours d’eau qui se projette sur l’Oued Soummam, alors que cette décharge s’y trouve juste en isthme de la ville et de la rivière. La pollution due à la fumée de combustion des déchets a atteint son paroxysme, puisque, selon une source médicale, des cas de maladies pulmonaires surtout chez les enfants comme les bronchiolites sont en ascension. «Le nombre de cas de malades présentant des différentes affections respiratoires constatées au niveau du PU de l’EPH d’Amizour est en ascension ces derniers jours, alors que les asthmatiques souffrent plus par des crises d’asthme quelques fois sévères», estime Dr Aissanou, spécialiste en pneumo-allergologie dans la même structure hospitalière. Répondant à notre question de l’origine de ces affections pulmonaires et allergiques, notre interlocuteur spécialiste est catégorique que c’est le degré de pollution de l’air atmosphérique qui est un facteur de gravité à mettre au premier plan. «Il est constaté de visu cette brune qui couvre le ciel matinal de notre ville et aussi l’odeur de la fumée l’accompagnant et provenant de l’endroit ou est implantée la décharge de la commune», dira-t-il. Incriminant cette décharge archaïque, le médecin évoque l’impact des gaz émanant de la combustion des ordures et déchets hétéroclites sur la santé des personnes et de l’environnement et qui sont connus et classés comme toxiques au corps et provoquant des allergies et infections d’ordre respiratoire. Les services de l’APC d’Amizour ont à vrai dire un tas de chose à nettoyer au niveau de leur commune pour assurer un cadre environnemental sain pour éviter de mettre en péril la santé des citoyens. Et en dépit d’absence d’une zone industrielle que l’on croit toujours à l’origine des pollutions, cette région se trouve en proie au problème lié à l’écologie et la santé. Car, outre cette décharge publique à ciel ouvert, il y a aussi des égouts à ciel ouvert à éradiquer et en premier lieu ce lit de l’Oued qui traverse et coupe la ville en deux poires constituant à fortiori un danger réel en matière de la pollution et de l’apparition des MTH. Un fil d’eau usée noirâtre y coule sur ce cours d’eau devenu un réel et amer réceptacle de tout genre de déchets et ordures sur toute sa longueur, alors qu’un projet de curage sur une longueur de 6 Km a été inscrit depuis quelques années est restée feuille morte à ce jour pour laisser cette ville, jadis très propre et à vue panoramique, une sorte de tableau de nature morte.
Nadir Touati

