“C’est la énième fois que nous avons soulevé ce problème !”, ce citoyen de Tafoughalt parle de cette rivière qui longe la RN 25. Effectivement, à l’instar de nombreux cours d’eau de la wilaya, Assif dit N’tleta est tellement pollué que son eau a changé de couleur, elle est noirâtre.Renseignement pris, cette situation, a-t-on appris, est provoquée par les huileries de la région qui déversent leur saumure en plein oued.Pourtant, il y a quelques années, il a été dit que les propriétaires de ces moulins à olives ont été sommés de trouver une solution à ce problème qui revient à chaque fois que l’hiver est là. Si cette situation est une menace pour l’environnement, elle l’est encore plus pour la nappe phréatique. Effectivement, le long de cette rivière, qui couvre des dizaines de km, existent pas moins de dix puits alimentant plusieurs villages de la commune d’Ath Yahia Moussa, de M’kira et de Tizi Ghenif. En effet, même si cette pollution n’a causé d’épidémie jusqu’à pas présent, elle demeure néanmoins inquiétante. Certains consommateurs de cette eau ont remarqué que ce liquide a quelque peu changé de goût et d’odeur. L’appel des citoyens des villages environnants a eu tout de même un écho auprès des responsables concernés au sujet des eaux usées déversées dans ce cours d’eau. Signalons qu’une station d’épuration des plus modernes est en cours de réalisation à la sortie de la ville de Draâ El Mizan. “C’est un ouvrage de grande importance, car il permettra d’une part, de traiter ces quantités énormes d’eaux usées, et peut être même les réutiliser à des fins agricoles” d’autre part, note un riverain qui a souffert des années en raison des odeurs nauséabondes qui s’en dégagent ainsi que des nuées de moustiques. Par rapport à la pollution causée par la saumure, d’aucuns ont souhaité la réalisation de bassins de décantation afin de récupérer les détritus. En tout cas, les règles de respect des normes internationales en matière de protection de l’environnement dans sont loin d’être appliqués, c’est ce qui explique ce massacre qui se passe pourtant au vu et au su de tout le monde. “Un peu de respect pour la nature !”, s’exclame un passant devant cette rivière.Quant aux bords de cette dernière, ils sont devenus des dépotoirs puisque les décharges publiques organisées font défaut.
Amar Ouramdane