Seddouk en hibernation

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Seulement 105 couffins alimentaires ont été distribués au début de ce mois sacré par l’APC de Seddouk qui les a répartis entre les villages et quartiers de la ville.

Cela a irrité bien évidemment certains notables qui ont affiché leur mécontentement. Et c’est le président du comité du village Seddouk Ouadda qui est monté au créneau pour dénoncer l’infime quota attribué à son village, jugé très en deçà du nombre de nécessiteux qu’il compte. «Notre village a reçu un quota de quatre couffins à répartir pour 22 familles nécessiteuses. C’est indélébile ! L’APC a reçu 105 couffins de la DAS de Béjaïa qu’elle a répartis entre les villages et les quartiers de la ville en leur donnant tous la même quantité soit quatre couffins chacun. Chose injuste et révoltante que j’ai dénoncée auprès du responsable chargé du social à l’APC, à qui j’ai expliqué que c’est insensé de voir un village qui compte une population d’environ 3 000 habitants recevoir le même quota que celui qui n’en compte que 500. J’ai décidé de ne pas retirer notre quota du fait que je ne peux extraire quatre familles sur les vingt-deux», a-t-il dit. Les difficultés s’accumulent donc à l’’APC de Seddouk, qui est en situation de blocage depuis le début de cette année suite à un bras de fer engagé entre l’édile communal et l’opposition. Un bras de fer, rappelons-le, qui a jailli quand l’opposition a rendu public deux déclarations dénonçant la gestion du maire, qualifiée de catastrophique. L’opposition qui se résumait à 8 membres composés de cinq élus de la liste des indépendants et trois élus du parti FLN, n’avait pas encore, à cette époque, une majorité qu’elle n’a obtenue que plus tard, c’est à dire grâce au renforcement de ses rangs par deux vice-présidents qui ont quitté l’exécutif. La majorité a changé donc de camp, passant de l’exécutif à l’opposition. Et à partir de là bonjour les problèmes! Le P/APC a fait appel aux notables des villages et représentants des quartiers formant le conseil consultatif, pour discuter ensemble des PCD et budget de wilaya 2015, lors des réunions que l’opposition a boycottées. Chacun a défendu son village ou quartier en formulant ses besoins. Les propositions ficelées conjointement par le maire et les membres du conseil consultatif ont été soumises à délibération à l’assemblée publique des élus du 31 mars 2015. Dans une salle archicomble, le P/APC a essuyé un échec du fait que les PCD et budget de wilaya ont été rejetés en bloc par l’opposition, forte d’une majorité de 10 élus sur les 19 que compte l’APC de Seddouk. Si l’on s’en tient à cela, l’opposition est allée jusqu’à imposer de surcroît trois autres points à l’ordre du jour auxquels personne ne s’y attendait, et qui sont passés comme une lettre à la poste en recueillant 10 Oui contre 9 Non. Il s’agit du retrait de confiance au président d’APC, la dissolution de l’exécutif et la mise sur pied d’une commission d’enquête. Les trois délibérations ont été rejetées par l’administration, avons-nous appris d’un élu de l’opposition. L’APC de Seddouk traîne déjà des retards incommutables sur les réalisations des projets antérieurs de grande envergure dont certains dépassent ou avoisinent les 10 ans, tels que l’abattoir, la crèche et la bibliothèque communales et le centre de soins du village Takaâts. Ces retards sur les projets antérieurs de grande utilité publique entravent déjà le développement de la commune et voilà que d’autres projets issus des PCD et Budget de wilaya 2015, rejetés en délibération par l’opposition, sont mis aussi en veilleuse. Et qui paye la lourde facture de ces retards sur les projets qui s’accumulent si ce n’est la population qui, au demeurant, attend avec impatience le dénouement d’une crise qui n’a que trop duré. Chose incompréhensible, la dernière assemblée extraordinaire des élus remonte au 31 mars passé ; déjà trois mois sont passés et aucune assemblée des élus n’a été prévue pour le moment. Et Pourtant, la tenue d’une assemblée s’avère indispensable pour faire voter les PCD et Budget de wilaya 2015 par les élus. «Qui ne tente rien n’a rien», dit l’adage, en tous les cas. La société civile, pour sa part, s’est impliquée, il y a environ un mois, par le biais de quelques associations à caractère social qui ont réussi à réunir à la même table le P/APC et l’opposition, et après quelques heures de débat, aucun compromis n’a été trouvé chaque partie campant sur ses positions. Logiquement, la population a mandaté 19 élus dans l’optique de travailler inlassablement et conjointement afin d’améliorer son cadre de vie. De tout ce qui précède, tout indique que le développement est suspendu jusqu’à nouvel ordre à Seddouk, une des grandes communes de la wilaya de Béjaïa. Où va donc l’APC de Seddouk ?

L. Beddar

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