Trois jours seulement avant la proclamation des résultats du baccalauréat qu’elle obtiendra avec brio et avec une moyenne de 13,07/20, la jeune Hakima Gormit avait rendu son dernier soupir, tôt dans la matinée du lundi 6 juillet passé alors que se sachant condamnée, elle luttera courageusement contre sa maudite maladie qui aura, en fin de compte, raison d’elle.
Comme nous l’avions rapporté en temps opportun au début des épreuves et comme nous l’avions suivi durant toute cette période, feue Hakima Gormit avait subi courageusement les différentes épreuves sur un fauteuil médicalisé au niveau du lycée d’enseignement polyvalent «LEP» alors que les éléments de la Protection civile de l’unité de Draâ El-Mizan ont, durant ces quatre journées, assuré ses déplacements sur une civière, de son domicile familial situé à trois kilomètres sur les hauteurs du chef-lieu au hameau d’Ighil Oukerrou.
À ses parents qui voulaient l’en dissuader de participer à cet examen, elle leur dira tout simplement : «Si je dois mourir, je mourrai au moins avec le baccalauréat !» Aussi, lors de la cérémonie officielle organisée hier au Palais du peuple en l’honneur aux lauréats du baccalauréat 2015 qui fut présidée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, un vibrant hommage lui a été rendu en présence de sa famille notamment sa mère à qui elle demandera, trois jours avant de rendre l’âme, qu’elle devrait distribuer des boissons et des gâteaux «ktayef» après la proclamation des résultats et qu’elle ne doit pas être triste car elle allait mourir. Ainsi, par ce geste de la ministre de l’Éducation et du gouvernement, le nom de feue Hakima Gormit sera à jamais inscrit sur le livre d’or des lauréats du baccalauréat.
Essaid Mouas

