Le vaste mouvement dans le corps des walis, opéré mercredi dernier à l’issue du conseil des ministres, n’a pas touché la wilaya de Bouira. Ainsi donc, Nacer Maâskri que l’on disait retraitable a été maintenu à son poste. Un poste qu’il occupait depuis mars 2013, en remplacement de Ali Bouguerra, muté lui dans la wilaya de Ouargla. Une wilaya dirigée jusque-là par Maâskri. Il faut dire que cette permutation intervenait dans un contexte extrêmement difficile marqué notamment par le soulèvement des chômeurs du sud. À Ouargla, Maâskri était assis sur un volcan. Car au problème du chômage endémique qui touchait les jeunes de la région, s’est venu greffer un écueil de taille, celui du recrutement au sein de la compagnie pétrolière Sonatrach et des multinationales. La politique de recrutement suivie a été souvent pointée du doigt par les chômeurs qui se disaient lésés. Devant cette situation explosive, l’État devait réagir d’autant plus que le vent de la contestation commençait à gagner beaucoup de wilayas de sud. Il fallait alors instaurer une nouvelle dynamique dans cette wilaya, d’où peut-être le choix de Bouguerra. Ce dernier est connu pour être un homme de terrain. À Bouira, beaucoup ont gardé de lui son franc parlé et ses coups de colère.
En l’espace de 5 ans, ce commis de l’État a secoué le cocotier en insufflant une nouvelle dynamique du développement dans la wilaya. Lors de son passage à Bouira, de nombreux dossiers ont été dépoussiérés, à l’image de ceux de l’amélioration urbaine et de l’investissement. À l’époque, beaucoup soutenaient bec et ongle l’idée que Bouguerra était appelé en pompier dans la wilaya de Ouargla. L’on disait aussi que Maâskri, son successeur, venait de quitter l’enfer sur terre, en héritant d’une wilaya moins mouvementée. Sauf que c’était trompeur que de dire que le nouveau wali était arrivé en terrain conquis. Car Bouira est connue pour être une wilaya où il y a beaucoup de tensions. Nacer Maâskri a eu à le vérifier juste après sa prise des commandes. En plus de deux ans, le chef de l’exécutif a eu à gérer bien des crises et à faire face à des centaines d’actions de rue (fermetures de routes, d’administrations, sit-in, marches…). Ainsi, sa prise de fonction n’a pas été de tout repos et il est loin d’être une sinécure. Sur le plan du développement, l’actuel wali a multiplié les visites sur les chantiers à travers pratiquement toutes les communes de la wilaya. À chaque fois, il a multiplié les rappels à l’ordre à l’endroit des entreprises en charge des projets. Cependant, même si beaucoup lui reconnaissent sa pertinence et sa maitrise des dossiers, beaucoup lui reprochent son manque de sévérité.
D’ailleurs et en dépit des retards qu’accusent bon nombre de projets, aucune entreprise n’a jusqu’à l’heure été inquiétée. Sans aller jusqu’à dire que sa gestion de la cité est désastreuse, il est cependant vérifiable sur le terrain que les choses trainent, notamment la gestion du dossier inhérent aux logements, le secteur de la culture, celui des ressources hydriques ou encore la salubrité environnementale. Le maintien de Maâskri en poste l’invite à plus de mordant à même de secouer ses cadres, notamment le secrétariat général.
D. M.
