Une action qui n’a pas été observée seulement à la capitale, mais aussi à travers tout le territoire national devant les directions de la santé de wilaya. Venus des différents secteurs sanitaires de Chéraga, Dergana, Draria, Kouba, Bab El-Oued, Sidi-M’hamed et Zéralda, les délégués syndicaux affirment que les praticiens sont déterminés à aller vers une grève illimitée. Il faut dire que la grève ouverte dans le domaine de la santé, prévue pour le 21 décembre prochain, est irréversible, sauf revirement de dernière minute. Rappelons que le débrayage de trois jours par semaine (lundi, mardi et mercredi), où médecins généralistes, chirurgiens-dentistes et pharmaciens n’ont assuré qu’un service minimum, avait enregistré un taux de participation à hauteur de 85%, selon le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp). Le docteur Chibane, membre du Snpsp, présent au rassemblement dénonce vigoureusement le non-respect des engagements pris, la fuite en avant et la mise devant le fait accompli orchestrés par le ministère de la Santé. Il fait allusion au dossier du statut particulier, un projet finalisé de manière unilatérale par la tutelle et remis au gouvernement sans l’accord de cette entité syndicale. “Ce n’est que lors de notre conseil national tenu fin novembre dernier à Tizi-Ouzou, que nous avons été surpris par l’annonce du projet de décret portant statut du praticien, sans concertation aucune”, a expliqué notre interlocuteur. Par ailleurs et en ce qui concerne le dossier du régime indemnitaire, les praticiens rencontrés sur les lieux ont été tous unanimes à dénoncer le refus du ministère d’installer une commission mixte pour travailler sur la question.
Les principales revendications du syndicat, faut-il le rappeler, ont trait au statut particulier des praticiens de la santé, au régime indemnitaire, aux entraves à l’activité syndicale et au week-end semi-universel. Sur ce dernier point, un membre du SNPSP a déploré le fait que “les praticiens de la santé publique sont obligés de travailler le samedi. Cela va à l’encontre du décret sur l’organisation des heures de travail pour la Fonction publique ; c’est une contrainte sociale et familiale”. “Nous demandons à ce que notre week-end soit appliqué selon la loi”, a-t-il tranché. Sur un autre volet, les syndicats autonomes de la santé (paramédical et spécialistes et les praticiens de la santé publique) menacent d’aller vers une action commune. Selon le Snpsp, ces derniers discutent pour s’unir et élargir la plateforme de revendications. “Ce point va aboutir prochainement”, affirme un membre de ce syndicat, sans donner plus de détails. Le Snpsp met ainsi la balle dans le camp du ministère de la Santé, et se dit “disponible et ouvert au dialogue et à la concertation dans le cadre des dispositions réglementaires en vigueur.”
Lemya Ouchenir