Gardant son poste de premier responsable de l’exécutif départemental, Kamel Abbas a quitté jeudi dernier, Boumerdès pour le même poste à Ain Defla, suite au mouvement du corps des walis ordonné par le président de la république, conformément aux dispositions de l’article 78, alinéa 9 de la constitution. Nommé à la tête de la première wilaya citée, presque cinq auparavant, après avoir été secrétaire général de celle limitrophe de Tizi Ouzou, Kamel Abbas avait opté dès le départ pour une démarche de proximité avec les citoyens, a-t-on constaté. Il avait en effet ouvert, au début de l’année 2011, le site web de cette wilaya, avec l’expression de sa volonté d’être à l’écoute des préoccupations de la population.
Pour tout responsable d’un tel rang hiérarchique élevé il s’agissait alors d’entamer sans tarder l’application du plan quinquennal 2010-2014, conçu comme un nouveau défi avec la poursuite de certaines opérations complémentaires des grands projets nationaux précédents. Dans cette wilaya, où la gestion post-séisme fut alors pratiquement achevée, l’on a effectué un diagnostic réaliste de chaque secteur, comme préalable à l’identification des actions permettant la mise à niveau des infrastructures de base et le renforcement des équipements des différentes communes, selon leur spécificité. Dans la perspective de hisser cette wilaya aux multiples potentialités à un pôle attractif, l’effort fut surtout axé sur la réalisation de projets structurants, par exemple la réalisation d’autres routes ainsi que le réaménagement et le renforcement des infrastructures portuaires. Achevés ou en cours de réalisation, de tels projets qui visent la modernisation du secteur de la pêche, ont été inspectés il y a deux semaines par le ministre des Ressources halieutiques et les responsables locaux, à leur tête le wali Kamel Abbas, dans les villes de Dellys, Cap Djinet, Zemmouri, El Bahri et El Kerma.
De l’ordre de 161.318.700.000 DA, l’enveloppe globale du nouveau programme quinquennal fut allouée, a-t-on précisé pour le financement de plus de 1 050 opérations, ventilées sur trois volets : programmes sectoriels, avec 300 projets environ d’un montant global de 165 milliards de DA, plans communaux de développement, avec 750 opérations pour un montant de 6,33 milliards de DA, en plus de la concrétisation d’autres projets socio-économiques, comme ceux relatifs à l’habitat, le raccordement au gaz, l’électrification et les fonds agricoles dont le financement est de l’ordre de 50 milliards de DA. Prévu pour une centaine de localités, totalisant 28 000 foyers enregistrés, avec l’objectif d’atteindre, dans cinq ans, un taux de couverture de près de 70%, soit le double de celui de 2011, le raccordement au réseau du gaz n’atteindra, escompte-t-on, que les 65 % environ, en 2016. D’autres projets d’utilité publique connaissent également un retard, avec comme exemple la réalisation d’une clinique psychiatrique de 120 lits à Boudouaou et un hôpital au chef-lieu de wilaya, principalement pour cause de malfaçons dans la pose des fondations, ayant nécessité l’engagement d’un bureau d’étude italien. Le secteur de la santé qui dispose d’un montant de 4,14 milliards de DA, a pu mettre à niveau d’autres structures hospitalières, comme celles de Thenia et Bordj Menaiel, et réaliser durant cette période des centres de maternités, un centre d’hémodialyse et d’autres polycliniques, comme celle inaugurée récemment à Cap Djinet.
Pour ce qui est du secteur de l’hydraulique, beaucoup de projets accusent encore un retard, alors que le plan suscité a pris fin il y a une année. C’et le cas du projet de dessalement de l’eau de mer à Cap Djinet pour l’approvisionnement en eau potable de certaines communes du Sud-est de Boumerdès, telles Timezrit et certaines agglomérations avoisinant Chabet El Ameur, où les actions de protestation sont, d’ailleurs, récurrentes pour ce motif. Comme d’autres wilayas, Boumerdès, composée au total de 32 municipalités regroupées dans neuf daïras, avec une population globale de 950 000 âmes environ, faisait face aussi régulièrement aux protestations de citoyens pour le logement social. Mais le gros des quotas d’unités immobilières, dont des centaines ont été construites dans différentes localités, n’a pas encore été distribué. En matière d’habitat, il n’y eut pratiquement, dans la période précitée, que la poursuite de la prise en charge des familles sinistrées du séisme d’il y a onze ans, juste après l’installation de Kamel Abbas à la tête de cette wilaya. L’opinion locale reconnaît enfin que ce commis de l’Etat a fait de son mieux pour amorcer le décollage de ce département, particulièrement dans le domaine agricole, en plus du grand intérêt qu’il avait accordé à la formation et à l’éducation, avec la construction de pas moins de sept autres lycées et des dizaines d’autres établissements primaires et moyens.
Salim Haddou