Le bloc opératoire de l’EPH de Bouira tourne, selon plusieurs sources concordantes, au ralenti depuis plusieurs mois déjà. La raison en est que cette structure hospitalière connaît un manque chronique en personnel hospitalier, notamment le personnel paramédical, ce qui empêche le bon fonctionnement de ce service de haute importance.
Selon des informations recoupées, le bloc opératoire en question n’assure que 20% de ses capacités d’accueil réelles. La preuve de cette carence est vérifiable dans les faits, puisque bon nombre de patients de la wilaya de Bouira continuent à être acheminés vers le CHU de Tizi-Ouzou, alors que ce bloc opératoire a bénéficié récemment d’une importante opération de réhabilitation. Dans le détail, cette opération de réhabilitation et de mise à niveau du bloc opératoire, lequel a été réceptionné au mois d’avril dernier, a coûté pas moins de 375 000 000,00DA.
Tout a été refait du sol au plafond, en passant par les conduites, l’isolation, l’hygiène biomédicale (norme NFS 90 350), cloisonnement (normes M0 et M1), sans oublier la sécurité des personnes et des biens. Bref, c’est un bloc opératoire qui répond aux normes internationales. Cette structure comprend six (06) salles opératoires, un service de stérilisation centrale, une (01) salle sceptique, une salle de réveil d’une capacité de 13 lits, un SAS et des annexes, ainsi que des bureaux pour le staff médical. Mais ce «bijou» n’est malheureusement pas exploité à son plein potentiel, faute de médecins, mais aussi à cause de pratiques qui n’honorent en rien le noble métier de médecin. Il s’agit de certains médecins qui désertent leurs postes dans le public, pour aller «arrondir leur fin de mois» dans le secteur privé.
Ce sont des pratiques connues de tous, même de l’administration locale, mais personne n’ose y mettre fin. Hier, à notre passage dans l’établissement hospitalier, les trois entrées principales du bloc opératoire étaient fermées. Interrogé un infirmier rencontré au niveau des urgences de l’hôpital nous confiera : «Il est opérationnel, mais pas tout le temps. Ce service connait une véritable pénurie de médecins». Devant cet état de fait, les malades continuent à être réorientés vers Tizi-Ouzou, certes dans des conditions optimums, mais toujours avec les risques inhérents à un tel trajet. A quoi bon avoir un bloc opératoire de haut standing s’il n’est pas mis au profit des malades ?
Ramdane B.
