Les robinets à sec !

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Les populations des villages d’Amdoun n’Seddouk souffrent atrocement d’une pénurie d’eau qui dure depuis des jours.

L’APC de Seddouk, pour justifier cette pénurie, a rendu publique une déclaration datée du 02 août 2015 affichée dans les villages, informant les populations que cette pénurie est due à la panne survenue au niveau d’une des stations de refoulement. Survenue en pleine saison estivale où la canicule sévit, et avec la multiplication des populations dans les villages avec l’arrivée en masse des émigrés, cette pénurie met dans le désarroi des citoyens qui ne savent plus à quel saint se vouer pour leur offrir une goutte d’eau, qui étancherait leur soif.

La réaction est venue d’un émigré qui n’a pas pu retenir son amertume en lâchant : «nous avons la nostalgie du pays qui nous ordonne de revenir passer les vacances auprès des parents et des amis, mais malheureusement, les autorités locales nous privent d’eau potable en pleine saison estivale où le mercure dépasse les 40° degrés. Cela fait des jours que je n’ai pas pris ma douche et l’eau que nous buvons, on l’achète chez l’épicier du coin». Les citoyens sont affolés à l’image de ce villageois qui lui emboite le pas : «Même se trouvant dans une région qui regorge d’eau qui coule dans différentes sources situées sur tout le flanc de la montagne d’Achtoug, nous sommes habitués à ces pénuries d’eau qui surviennent été comme hiver.

Mais cette fois-ci, les citoyens ont bien ressenti cette pénurie du fait qu’elle est survenue en pleine canicule. Ceux qui ont des véhicules ont la possibilité d’aller s’approvisionner ailleurs, ceux qui n’en ont pas n’ont d’autre choix que de l’acheter à 40 dinars le jerrican de 20 litres. À pareille situation, n’est-il pas indispensable que des camions-citernes de la municipalité sillonnent les villages pour approvisionner les habitants ?», telle est la question qu’il a posée. La fontaine d’El Moumadha, située au village Seddouk Oufella et dont le débit s’est amenuisé comme une peau de chagrin, est prise d’assaut matin et soir par les citoyens venant en voiture, en moto et parfois par fourgon avec un à deux jerricans à la main. Tous les moyens semblent bons. Les usagers font la chaîne durant plusieurs heures pour avoir droit au remplissage de leurs bidons. Autrefois, l’eau de cette source permet à la fois l’alimentation des humains et l’irrigation des cultures.

Aujourd’hui, la conduite principale alimentant les villages à partir de cette source est piratée et saturée de fuites d’eau au point où juste un filet d’eau arrive au château d’eau de Lokri. Pourtant, les pouvoirs publics ont accordé il y a cinq ans, un projet de l’ordre de 4 millions de dinars pour la réalisation d’une conduite neuve, qui éradiquerait les fuites et les branchements illicites. Le manque de suivi a fait que le projet n’a pas été réalisé dans les normes et n’a apporté malheureusement aucun changement aux populations chez qui l’eau de la source d’El-Moumadha se fait toujours désirée. Ainsi va la vie chez les populations du douar d’Amdoun n’Seddouk devenues des laissées pour compte. Des populations qui ont pourtant donné de lourds tributs, avec des villages détruits et des centaines de martyrs sacrifiés, durant la guerre d’Algérie.

L. Beddar

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