Lâcher de 300 000 larves dans le barrage de Tilesdit

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On se serait cru sur un port de pêche. Il n’aurait manqué pour y faire tout à fait illusion, que des chalutiers et de longs filets. Même, les casquettes arborées fièrement en cette journée caniculaire-y compris celle du ministre de l’Agriculture en visite, avant-hier, dans la wilaya de Bouira-étaient de la partie. Avec ses eaux bleu-turquoises et profondes, le barrage de Tilesdit, dans la daïra de Bechloul pouvait, en exagérant un peu, figurer la Méditerranée et son éternel air de fête. «Il faut un quai flottant», a recommandé le ministre qui approchait prudemment de la berge pour le lâcher des poissons. Un quai flottant permettrait ainsi de se garantir des risques de noyade pour les pêcheurs et mêmes les athlètes qui viennent, à l’occasion s’entrainer pour les régates. Le souci, pour l’heure, est de développer l’aquaculture et d’encourager la pratique de la pêche chez nous. C’est dans cette perspective que s’est inscrite, ce lundi, le lâcher de poissons au niveau de ce barrage dont la capacité est estimée à 160 millions de m3. L’opération d’ensemencement a permis de lâcher 300 000 larves. Il s’agit de la carpe grise, très prisée pour sa chair avec le goujon et la carpe royale. Le but est de créer la passion de la pêche dans la région. A Batna, le ministre a fait savoir qu’il existe 400 pêcheurs «structurés». L’élément féminin est également encouragé dans cette pratique, car selon ce responsable, un concours de pêche est organisé à dans la wilaya de Béchar. Avec son patrimoine hydrique important (barrage Lekhel de Ain bessem, Tilesdit de Bechoul, Koudiat Aserdoune de Lakhdaria et pas moins de quatre retenues collinaires importantes), Bouira a d’emblée, l’atout fondamental pour réussir l’aquaculture. Déjà au début des années 2000, après le lâcher d’alvin à Lekhal, le seul barrage alors fonctionnel, la pêche est devenue effective. La pèche légale atteindra en 2009, 74 530 kg de poisson avec, comme variété dominante la carpe royale dont le poids dépasse parfois les 15 kg, mais aussi le bardot et l’anguille. L’ensemencement du barrage Lekhal et l’intérêt à la pêche ira crescendo. L’année dernière, un lâcher de 200 000 larves (carpes argentés) a été effectué dans le même barrage Lekhal. Après sa mise en service en 2008, Tilesdit, le barrage imposant de Bechloul a connu un engouement encore plus important que celui suscité par Lekhal. Les lâchers de poissons se suivront, depuis sa mise en fonction, jusqu’à atteindre un lâcher de 300 000. Mais jusque-là la pêche reste un loisir non capitalisé par la dynamique économique pour en faire «un marché» générateur d’emploi. Avec l’avènement de Koudiat Acerdoune, à Maâla, dans la daïra de Lakhdaria, juste après Tilesdit, Bouira sera dotée d’un troisième barrage, le deuxième à l’échelle du pays, elle est bien dotée pour investir le créneau de l’aquaculture.

Aziz Bey

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