Le nouveau campus universitaire d’Amizour qui devra ouvrir ses portes à l’automne prochain, accueillera exclusivement la faculté des sciences exactes de l’université de Béjaïa. Cinq départements vont commencer leurs enseignements dès la rentrée prochaine : mathématique, informatique, recherche opérationnelle, physique, chimie. Ainsi, depuis le lancement du projet du nouveau pôle universitaire d’Amizour, les spéculations y sont allées de bon train. Tout le monde ou presque annonçait que la nouvelle structure allait accueillir la faculté de droit. D’autres y annonçaient également celle des Sciences économiques. Mais, le recteur de l’université de Béjaïa, Boualem Saidani, contacté par nos soins, nous avait répondu lors d’une interview publiée dans ces mêmes colonnes le vingt juillet dernier, que le choix de ces facultés n’avait pas été assez bien réfléchi. Il avait à ce moment-là saisi les autorités compétentes, leur soumettant l’idée de la délocalisation d’une faculté à caractère technologique vers Amizour, pour alléger le campus de Targa Ouzemmour qui était arrivé à saturation. Après réflexion, le ministère a donc consenti à ce que ce soit la faculté des Sciences exactes qui occuperait les lieux du nouveau campus, lui donnant ainsi les moyens de son extension et de son développement. Les cinq départements de cette faculté pourront ainsi trouver des locaux neufs et des moyens matériels, de laboratoire et de pédagogie à hauteur de leurs attentes. Les formations qui seront dispensées dans ce campus seront de niveau de la graduation et de la post-graduation, en mathématique, en sciences de la matière, en informatique, etc. Elle dispose de cinq laboratoires, en mathématiques appliquées, en modélisation et optimisation des systèmes, en physique théorique, en informatique médicale et en physique-chimie des matériaux et catalyse. Cette faculté a été créée en 2007 et a déjà été signalée pour son dynamisme scientifique, puisqu’elle a organisé plusieurs activités dont des rencontres scientifiques et colloques nationaux. Il ne manquera plus à ce beau schéma d’ajouter à la commune d’Amizour la possibilité d’ouverture d’une zone industrielle qui viendra non seulement booster l’économie de la région, mais aussi d’offrir à l’université un terrain d’application de ses enseignements et de ses recherches. Le partenariat entre l’université et le monde économique a permis partout ailleurs de tirer vers le haut à la fois la qualité de la formation, mais aussi celle de la production industrielle et économique. Les étudiants d’Amizour ont besoin de terrain d’entraînement et d’expérimentation des enseignements théoriques reçus à l’université pour mettre déjà un pied dans le monde réel, qui est celui de l’entreprise. La faculté des sciences exactes d’Amizour aura une capacité de quatre mille places pédagogiques. La résidence universitaire qui lui est adjacente accueillera trois mille étudiants. En ajoutant le personnel enseignant, administratif et technique, c’est quelques dix mille personnes qui la fréquenteront au quotidien. La logistique à gérer pour son fonctionnement est très importante. C’est pourquoi elle a été dotée d’une totale autonomie de gestion avec les budgets et moyens adéquats pour éviter d’alourdir les procédures de gestion. Au moment où nous rédigeons, il semblerait bien que l’ambition d’ouvrir cette faculté dès la deuxième semaine d’octobre soit réalisable. Le mois de septembre sera consacré à la mise en place des équipements et l’installation de l’administration. L’université de Béjaïa s’offre avec ce nouveau campus un troisième pôle universitaire, avec ceux de Targa Ouzemmour et Aboudaou. En même temps, Amizour accède au statut de ville universitaire et s’apprête à se hisser dignement à ce niveau, tant pas l’évolution des mentalités que par la mise à jour de ses infrastructures. Nous assistons actuellement à un branle-bas de combat à tous les niveaux, pour faire de cette rentrée universitaire une vraie réussite au service de milliers d’étudiants qui auront les moyens de la réussite de leurs études. Les autorités ont même été saisies pour débloquer les moyens permettant de relier la ville d’Amizour au nouveau campus distant de quelques centaines de mètres, en dédoublant la voie de circulation et en assurant l’éclairage public pour que ce tronçon de la RN75 se transforme en boulevard urbain, évitant l’isolement du campus par rapport au chef- lieu de la commune qui l’accueille.
N. Si Yani