Tassaft Ouguemoune se souvient

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La fondation portant son nom commémore aujourd’hui le 21ème anniversaire de la disparition de Mustapha Bacha.

À cette occasion, une cérémonie est prévue à Tassaft Ouguemoune, village natal du défunt.C’est la triste disparition d’un homme militant de la cause identitaire, un démocrate hors pair, que prévoit de commémorer aujourd’hui le village Tassaft Ouguemoune, dans la commune d’Iboudraren, au Sud-est du chef-lieu de Tizi-Ouzou. L’initiative est celle de la fondation qui porte le nom dudit militant, Mustapha Bacha, en collaboration avec l’assemblée populaire locale. 21 ans après sa disparition, le nom de Mustapha Bacha demeure le synonyme d’une lutte identitaire et démocratique acharnée. Une lutte que la fondation tente de préserver de l’oubli. À l’occasion de cette manifestation, une veillée funèbre a été organisée hier, vendredi, au niveau du domicile familial au village. Pour aujourd’hui, la fondation a d’abord prévu un recueillement sur la tombe du défunt, où il sera procédé au dépôt d’une gerbe de fleur à sa mémoire. Pour l’occasion, les invités seront aussi conviés à une Waâda. Le programme de la journée se poursuivra avec une conférence témoignage où les intervenants, membres de la famille et amis de Mustapha Bacha, reviendront sur sa vie et son parcours. En parallèle, une exposition de photographies et autres écrits, livres et coupures de presse enrichira cette journée de commémoration. Mustapha Bacha est né le 28 juillet 1956 à Tassaft Ouguemoun, un petit village de l’Aarch Ath Boudrar, dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Ses premier pas à l’école, il les a effectués dans son village natal. Après, c’est auprès des Pères Blancs d’Aït Yanni qu’il enchaînera son cursus scolaire jusqu’à l’obtention de son BAC. Il s’inscrit alors à la faculté des sciences économiques. L’université lui ouvre la voie petit à petit vers le militantisme. Dans un premier temps, il crée un collectif culturel qui lui permettra par la suite de regrouper les étudiants autour des revendications démocratiques. Nombre d’entres eux participeront d’ailleurs à la marche du 7 avril 1980 à Alger. Une manifestation suite à laquelle Bacha sera arrêté avec une vingtaine de ses camarades. Ils resteront trois mois dans la prison de Berrouguia. Sa deuxième arrestation interviendra peu après, suite à sa participation à la célébration de la Journée nationale de l’étudiant, en 1981. Entre les deux dates, Mustapha prônera son combat identitaire en participant à l’organisation du premier séminaire du Mouvement culturel berbère (MCB) à Yakourène. Son «séjour» en prison ne l’a pas empêché de continuer le chemin qu’il s’est désormais tracé. Il militera au sein du Groupe communiste révolutionnaire (GCRC) puis dans l’organisation révolutionnaire des travailleurs (ORT). Il sera par la suite élu au sein de l’union de wilaya de l’UGTA. En 1989, il fut élu secrétaire national au Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), parti qu’il marquera de son empreinte. En novembre 1993, Mustapha Bacha fut élu président du bureau d’Alger du Mouvement pour la république (MPR). Peu de temps après, il tire sa révérence. Il décède le lundi 8 août 1994 en laissant derrière lui un parcours inachevé d’un contestataire démocrate.

T. Ch.

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