L’oued Sébaou subit une véritable catastrophe écologique

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Le pillage de sable continue au niveau de l’oued Sébaou. Celui-ci fait face à d’autres menaces dont la prolifération des déchets et est devenu le réceptacle des eaux usées de pratiquement toutes les localités limitrophes. Le cours d’eau subit une véritable catastrophe qui s’amplifie de jour en jour. Etant à la merci des pilleurs de sable qui ne reculent décidemment devant rien, sa dégradation continue, au vu et su de tous. Même si des actions sont parfois menées par les services de sécurités dans le but d’appréhender les pilleurs, celles-ci demeurent insuffisantes et pas assez régulières pour empêcher la dilapidation de son sable et la détérioration de sa nappe phréatique. Et les conséquences d’un tel pillage sur l’environnement sont visibles à l’œil nu. Il n’y a qu’à voir les dommages qu’ont subis bon nombre d’infrastructures. Les installations hydrauliques, électriques et parfois même les ponts et œuvres d’art, réalisés tout au long de l’oued, subissent d’énormes dégâts. Plusieurs fois, des stations de pompage ont dû être fermées tant elles ont été dégradées. Même le réseau de distribution n’est pas épargné puisque des conduites de transport et de distribution d’eau potable sont elles aussi endommagées. «Dévêtues», celles-ci se retrouvent suspendues dans les airs, après que tout le sable autour fut grignoté par les machines toujours affamées. Et la direction de l’Algérienne des eux, déplorant à chaque occasion les agressions subies par ses ouvrages, dénoncent ces pratiques qui nuisent souvent à la qualité de ses services. Une situation dont les populations des communes et villages limitrophes de l’oued payent les conséquences. C’est le cas d’Ouguenoune, Aït Aïssa Mimoun, Timizart Loghbar et autres Tadmaït qui vivent au rythme des coupures d’alimentation en eau potable. Un des pires calvaires auxquels on peut être confronté en cette période de l’année où la chaleur ne peut faire bon ménage avec le manque d’eau. Des poteaux et autres infrastructures électriques font également face à la même catastrophe qui les menace de céder à chaque instant. En plus de ça, l’extraction de cette matière défigure lamentablement le lit de l’oued et menace la nappe souterraine, dite phréatique. Comme elle n’épargne pas les terres agricoles, car la ruée vers le sable en a également grignoté des hectares. Pourtant, des mesures rigoureuses ont été entreprises interdisant la pratique de l’extraction du sable au niveau de l’oued. Des mesures juridiques et administratives interdisant l’exploitation de son sable à Tizi-Ouzou ont été prises il y a quelques années, tout en réglementant une part d’activité notamment celle des sablières agréées. Mais sur le terrain, l’activité clandestine de la mafia du sable a augmenté au détriment de l’activité réglementée et aux dépens des populations et de l’environnement. D’autre part, ce même fleuve reçoit régulièrement des tonnes de détritus de toutes natures. Son lit ressemble à une véritable décharge à ciel ouvert. En plus des déchets solides, les villages et les industries limitrophes déversent d’énormes quantités d’eaux usées non traitées, chargées de déchets toxiques. Et l’incivisme n’arrangeant rien, l’oued continue de subir cette catastrophe écologique dont les conséquences peuvent être désastreuses sur la santé des riverains si aucune mesure n’est prises afin d’arrêter le massacre.

T. Ch.

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