Dire que les embouteillages sont monnaie courante, à Aïn El Hammam, n’est un secret pour personne ni un fait inédit, puisque la plupart des villes du pays souffrent des désagréments causés par le nombre impressionnant de véhicules qui circulent.
Mais lorsque les embouteillages peuvent être évités et que nos concitoyens, les premiers à les dénoncer, y contribuent, ne peut qu’être révolté. Hormis les stationnements anarchiques, habituels, que nous observons à longueur d’année, un autre phénomène vient compliquer la circulation au centre ville, durant ces jours d’été. Le lieu-dit «la place», rendez-vous traditionnel des troupes folkloriques «idheballen» devient, chaque matin, un goulot d’étranglement infernal.
En effet, avant de prendre «possession» de la troupe d’«Idheballen», les familles organisatrices de fêtes se sentent obligées de les faire jouer sur place. Les villageois et les automobilistes de la famille s’arrogent le droit de se garer anarchiquement sous le fallacieux prétexte qu’ils répètent aux éventuels protestataires: «c’est la fête !». S’ensuit alors un attroupement de centaines de personnes, fans de ce genre de distraction. L’asphalte prend des allures de scènes de théâtre.
Les habitants des villages où doit se dérouler la fête doivent faire honneur aux leurs, en exécutant une danse qui n’en finit pas de contrecarrer le flux normal de la circulation. Les chauffeurs des véhicules, de passage à ces moments là n’ont d’autre alternative que d’éteindre le moteur, en attendant que la route soit libérée. Ce n’est qu’au bout de quelques dizaines de minutes que les musiciens, suivis de la cohorte de danseurs et de spectateurs, consentent à prendre le départ.
A pied d’abord sur toute la longueur de la rue, avant de monter dans les véhicules et partir. Vendredi dernier, le scénario s’est répété au moins cinq à six fois, nous dit un commerçant dont «la devanture est obstruée par les curieux, durant toute la matinée. Les rues de la ville sont exigües et ne peuvent contenir toute cette foule et ces automobiles.»Quant au repos des habitants des immeubles du centre-ville, personne n’en a cure.
Les malades et les bébés doivent attendre la nuit pour aspirer à un peu de calme. La solution pour les autorités serait de penser à changer le lieu de rendez-vous des troupes folkloriques.
A.O.T.

