«Il fallait vraiment oser…»

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Abane Ramdane, l’un des piliers de la Révolution algérienne était au centre d’une rencontre qui s’est tenue avant-hier jeudi, à la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, dans le cadre de la commémoration du 59ème anniversaire de la tenue du congrès de la Soummam, à l’initiative de l’association de wilaya «Abane Ramdane pour la mémoire et l’Histoire».

A cet effet, des communications ont été organisées, auxquelles ont pris part d’éminents historiens ainsi que la grande Moudjahida Louisette Ighilahriz. Pour la maquisarde, il fallait beaucoup d’audace pour «tenir un congrès dans un terrain aussi escarpé il fallait vraiment oser. La Bleuite était là et les adversaires (les collaborateurs) également. Et malgré tout, ils ont réussi à l’organiser».

Elle ajoutera qu’à travers l’élaboration de la plateforme de la Soummam, «Abane Ramdane et son groupe nous ont facilité la mobilisation et la compréhension de la révolution par la définition de l’organisation de l’Etat algérien. Ce n’était plus (la Khalouta) car hélas, c’est comme cela que nous avions commencé la lutte».

Mme Ighilahriz soutiendra que le nombre des Moudjahidine est gonflé et ne reflète aucunement la réalité de ce qui fut durant la guerre de libération nationale. Elle ajoutera que s’ils avaient été aussi nombreux à l’époque, comme ils le sont aujourd’hui, «l’Algérie aurait été libérée du joug colonial en trois années !», ironisera-t-elle sous un tonnerre d’applaudissements. Mme Ighilahriz insistera grandement sur l’unité du pays, ne cachant pas ses craintes quant à ce qui se passe dans certains pays gangrenés par ce nouveau mal baptisé Daech ! «J’ai peur pour l’Algérie, peur qu’on la découpe ! J’ai peur qu’on la morcelle, j’ai peur que ce groupe de mercenaires cruels et criminels de Daech, comme ils l’appellent, s’installe ici en Algérie ! C’est en fait un GMC, un groupe de mercenaires criminels qui na rien avoir avec l’Islam», dira-t-elle émue. «Nous n’avons qu’une seule Algérie, nous devons la préserver, en mémoire du sang versé par les Martyrs, pour qu’elle vive unie et indivisible».

Le docteur Mohamed Lahcen Zeghidi, historien et chercheur à l’université d’Alger, qui présenta à son tour une communication autour du congrès de la Soummam et de son architecte, feu Abane Ramdane, dira d’emblée : «La nation algérienne a enfanté un grand homme en la personne d’Abane Ramdane».

Il ajoutera que ce fils d’Azouza, dans la localité de Larbâa Nath Irathen est «le Jean Moulin de l’Algérie». Lors de sa communication, l’historien reviendra en détails sur les différents points de la plateforme du congés, saluant au passage le génie de l’homme et soutenant qu’«il est sans nul doute le père du FLN», pour avoir redonné un second souffle à la révolution algérienne et dans la mesure où il fut «l’homme de l’unité nationale».

L’intervenant insistera sur le fait que c’est grâce au congrès de la Soummam que l’Algérie a préservé ses frontières géographiques actuelles, car son unité territoriale était l’une des conditions qui ne souffraient aucune discussion pour l’entame des négociations. «C’est la plateforme de la Soummam qui a bâti l’Algérie», conclura-t-il.

En outre, les circonstances entourant l’exécution d’Abane Ramdane ont fait l’objet d’une question à l’ouverture des débats une interrogation à laquelle aucun des présents ne daignera répondre toutefois l’un des historien renverra l’intervenant à la lecture d’ouvrages ayant trait à cette affaire notamment celui de Khalfa Mammeri intitulée «Abane Ramdane, le faux procès».

Taous.C

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