L’incivisme a atteint son paroxysme avec la destruction des biens publics, dans la commune de Seddouk, relevant de la wilaya de Béjaïa. Pourtant, dans nos coutumes, quand une personne s’adonne à la dégradation d’un bien public ou privé devant d’autres personnes, notamment âgées, celles-ci ne le laissent pas faire en le raisonnant d’abord et si elle insiste, elle serait dénoncée aux autorités.
Ce qui ne se fait plus de nos jours, malheureusement. Cela a amené que certains de nos jeunes, au lieu de construire, s’adonnent à la destruction de biens publics tels que les abribus construits par l’APC de Seddouk et qui lui ont coûté environ 100.000,00 dinars l’unité. La destruction a commencé il y a des années par l’arrachage de la faïence et des tuiles en métal. Ces dernières années, les destructeurs ont augmenté d’un cran en les détruisant carrément.
Tout a commencé quand, un soir, celui du quartier d’Ighil Hmama a subi la furie de quelques personnes qui l’ont totalement détruit prétextant qu’il servait de pissotière aux personnes malveillantes, gênant les habitants de la cité d’en face. Celui situé à Irmane près du CEM Bounzou Zoubir à Amdoun n’Seddouk a subi le même sort. Des riverains l’ont détruit prétextant que des jeunes s’y abritant la nuit les dérangeaient.
Cette destruction fait que les enseignants du collège et les habitants du quartier font face au vent, au soleil et à la pluie en restant debout à l’air libre en attendant le passage d’un fourgon. La destruction de celui des trois chemins de Taghzouyt a commencé avec déjà la grande façade détruite. Situé à côté d’une fontaine, des automobilistes et des voyageurs faisant la correspondance s’arrêtent à cet endroit. Si rien n’est fait, les destructeurs continueront dans leur besogne de le détruire complètement. Celui du village El-Mizab n’a pas échappé à la furie des destructeurs qui lui ont détruit un mur latéral.
Les abribus en verre de la gare routière dans la ville de Seddouk, installés il y a moins de deux ans, ont subi aussi une dégradation. L’un a vu sa grande vitrine en verre volé en éclats et l’autre seulement cassée en partie. Certainement, il y en a d’autres qui ont subi le même sort. Les inciviques s’attaquent aussi aux plaques de signalisation routière en les pliant ou en les arrachant. Lors des campagnes électorales, des affiches sont collées dessus par des gens qui ne savent pas ou oublient qu’elles sont conçues pour signaler des dangers aux automobilistes. Mais la question que le commun des mortels se pose est pourquoi l’APC n’a pas procédé à la remise en l’état de ces abribus endommagés en faisant les réparations qu’il faut. Les laisser dans cet état donne une image hideuse de la commune.
On aura beau dire que certains de nos jeunes sont inciviques mais toujours est-il qu’ils ont appris cet incivisme des parents censés leurs apprendre le civisme. Toutes ces décharges qui naissent comme des champignons sur les accotements sont l’œuvre des personnes mures d’un certain âge. Puisqu’elles ramènent leurs déchets ménagers dans des voitures, pourquoi s’arrêtent-elles aux abords des routes pour les jeter sur les accotements alors qu’elles ont la possibilité de les déposer dans des poubelles dans les villes qu’elles traversent ? Débarrasser chez soi des ordures ménagères pour les déposer chez un autre est un acte malveillant. Sur un autre registre, autrefois, nos rivières sont des havres de propreté où ruissellent des eaux pures et limpides. Les gens sans crainte se permettaient de boire leurs eaux.
Aujourd’hui, elles sont souillées par les déversements tout azimut des eaux usées, des margines d’huileries, des huiles des stations de lavage graissage. Rares sont ceux qui utilisent des bassins de décantations pour éviter le passage des déchets comme l’exige la loi. Les routes, les rivières et les abribus appartiennent à la collectivité et personne n’a le droit de les souiller ou de les détruire.
L. Beddar
