Jadis, étincelants de propreté certains de nos villages ne sont malheureusement plus ces agglomérations où il faisait bon vivre. Autres temps, autres mœurs, dirait l’autre. Les rues et les abords de nos hameaux n’ont rien à envier aux routes nationales, constamment encombrées de détritus en tous genres. Si certains villages d’Ath Bouyoucef et d’Iferhounène, particulièrement, ont pris le taureau par les cornes en faisant de leurs agglomérations des havres de propreté d’autres malheureusement vivent dans un décor parsemé d’ordures et de détritus de toutes sortes. Nous sommes revenus outrés par ce que nous avons vu, lors de notre virée dans quelques villages de Aïn El Hammam où l’incivisme a atteint des proportions inimaginables pour des lieux cités en exemple, il ya peu. La plate forme d’une agglomération, que nous éviterons de citer afin de ne pas choquer ses habitants, est devenue un réceptacle de toutes sortes d’ordures. Des gravats, provenant de démolitions, des tas de sable et autres matériaux de construction occupent la majeure partie de l’aire dédiée à l’origine, au stationnement. Les automobilistes arrivent difficilement à se frayer une place ou faire demi-tour. Des sachets d’ordures ménagères et des tas de canettes de bière vides encombrent les alentours, à quelques mètres seulement des habitations. Les membres des comités locaux qui doivent veiller à la propreté de cette vitrine de leur village n’en ont cure, semble-t-il. On se rappelle, avec nostalgie, le bon vieux temps où ces ruelles, bien que non encore bétonnées, étaient constamment propres. On revoit ces vieilles grand-mères courbées sous le poids des ans, trouver la force de tenir un balai de fortune, pour nettoyer devant chez elles. C’était du temps où chaque famille était tenue de veiller à la propreté de «sa» ruelle (azniq). C’était aussi l’époque où le seul fait de jeter des ordures, en dehors du dépotoir valait à son auteur, une amende que l’on devait payer en public, lors de l’assemblée des villageois. «Ce n’était pas la contravention que les gens craignaient mais ils redoutaient, surtout, d’être cités à Tajmaath.
Ce qui était synonyme de déshonneur pour la famille dont un membre a transgressé les règles de la communauté», nous explique un vieil homme révolté par tant d’ordures qui «arrivent jusque dans nos maisons», ajoute-t-il.
A.O.T.
