La réalisation de ce lycée dans cette commune se situant dans la daïra de Ouaguenoun devait avoir lieu normalement, au courant de cette année. D’ailleurs, un choix de terrain a été retenu et cette structure si nécessaire à la région, devait être implanté au lieudit “Taourirt Bounza”. Des études topographiques et d’autres études statistiques et pédagogiques ont même été réalisés au courant de l’année écoulée.Mais voilà, à la grande surprise des citoyens de la région, le lycée n’est plus programmé, du moins pas pour cette année, ni pour 2007. Rencontrés, certains élus de l’APC de Aït Aïssa Mimoun nous ont exprimé leur surprise et leur inquiétude, sur le sort qu’on veut réserver à ce projet : “Ils veulent sacrifier notre lycée à des fins électorales”, fulmine un élu du FFS. A un autre d’enchaîner : “Nous ne nous laisserons pas faire, car cela constitue une insulte pour notre localité”, accuse-t-il. Selon certaines sources, la déprogrammation de ce lycée a eu lieu, dans la foulée de la campagne électorale pour les élections partielles en Kabylie. A cette époque, Benbouzid, en pleine campagne électorale a décidé d’attribuer un lycée à la localité d’Aït Yahia. Selon des élus d’Aït Aïssa Mimoun, “c’est le lycée prévu à Aït Aissa Mimoun qui a été délocalisé à Aït Yahia, pour des raisons électoralistes, et nous trouvons cela injuste”, nous dit un autre élu. Et d’enchaîner : “On a appliqué la politique qui consiste à déshabiller Saint-Paul pour habiller Saint-Jean”, ironise-t-il. Selon eux, “Nous ne sommes pas contre le fait que Aït Yahia bénéficié d’un lycée, mais il ne fallait pas que ce soit au détriment d’une localité déshéritée et dans un reel besoin d’un pareil projet”, expliquent-ils. D’après les élus, Aït Yahia est déjà doté de deux lycées et au sein de ces derniers, on compte un surplus de places pédagogiques. Lors de la phase d’étude, de prospections et de propositions leur localité a été la première a être retenue pour bénéficier de ce projet en 2006. La direction des études de la wilaya de Tizi Ouzou, après avoir finalisé sa mission, a transmis le dossier au ministère de l’Education nationale. Pis encore, selon les élus de l’APC, même pour 2007, le projet d’un lycée ne figure pas pour leur localité. Les régions retenues, et qui bénéficieront de projets de lycées, sont M’kira, Timizart, Ouadhia.“Nous n’allons pas rester passifs devant cette réalité. Nous allons interpeller le directeur des études, le wali de Tizi Ouzou et le ministre de l’Education pour que cette injustice soit réparée”, nous déclare un élu, visiblement inquiet. Il est vrai que la localité d’Aït Aïssa Mimoun, une commune de près de 20 000 habitants, souffre d’un déficit dans les infrastructures, dont un lycée. Les lycéens de cette commune se déplacent au lycée de Ouaguenoun, sis à Djebla, lequel compte près de 1 200 élèves et l’établissement reste l’un des plus surchargé dans la région. Ajouté à cela, l’éloignement de cet établissement pour les élèves d’Aït Aïssa Mimoun. Devant l’absence de transport scolaire, des lycéens sont contraint de faire appel aux transporteurs privés, et là, les frais sont un fardeau difficile à supporter pour la plupart des familles, lorsque l’on sait que les frais de transport pour une journée peuvent atteindre les 100 DA par élève. A présent, l’on comprend facilement la frustration et la colère des citoyens de cette localité qui refusent qu’on leur “confisque” leur lycée dans la foulée d’une campagne électorale.
Mourad Hammami