Rien ne va plus à la faculté de droit et des sciences politiques !

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La faculté de droit et des sciences politiques de l’université Akli Mohand Oulhadj de Bouira bouillonne.

Après l’action d’un groupe d’étudiants la semaine dernière, c’est au tour des enseignants de relancer la machine de la contestation. Ces derniers ont, en effet, entamé lundi dernier, une grève d’une semaine, en guise de protestation contre «la dégradation des conditions de travail au sein de la faculté». D’après certains enseignants grévistes, cette grogne est due à la «détérioration de la situation pédagogique, scientifique, administrative et sécuritaire». Outre le mouvement de grève, les protestataires comptent organiser un rassemblement de protestation devant le siège du rectorat, dès les prochains jours. Ils espèrent, toutefois, l’ouverture d’un dialogue serein et constructif avec la tutelle et les représentants des étudiants autour des contraintes soulevées. «La situation est devenue insupportable. Chaque jour et à l’occasion de chaque examen, des groupes d’étudiants qui ne représentent qu’eux-mêmes ferment le département, souvent par la force !», nous dira une enseignante du département des sciences juridiques, avant d’ajouter : «Depuis le début de l’année universitaire, notre département a été fermé au moins cinq fois par des étudiants, dont on ne comprend même pas les revendications. Ils veulent toujours avoir leur année et sans passer les examens !». Cette action intervient suite à un ras-le-bol des enseignants qui sont, d’après leurs propres déclarations, victimes d’agressions répétées «de groupes qui œuvrent à imposer leur diktat dans l’évaluation des étudiants, et ce, en violation flagrante des règles pédagogiques et scientifiques les plus élémentaires». Les enseignants affirment également «que les mêmes groupes ne lésinent sur aucun moyen pour parvenir à leur fin. Fermeture de l’administration et du département, agressions verbales et menaces à l’encontre des enseignants et des étudiants, hors de toute éthique et de toute morale universitaire». À noter, dans le même sillage, que la grève entamée par les enseignants a sérieusement perturbé le déroulement des examens de rattrapage au sein de la faculté. En effet et jusqu’à la journée d’hier, ce ne sont pas moins de dix examens, que ce soit au niveau des classes de licence ou en poste graduation (Master), qui ont dû être annulés et reportés, à cause de cette grève. Pour les étudiants concernés, c’est l’attente et l’espoir d’une programmation de leurs examens. «On ne sait rien pour l’instant, l’administration n’a pas encore programmé la date pour nos examens. On n’aimerait pas avoir à passer nos examens au mois d’octobre !», nous dira une étudiante en troisième année à la faculté de droit. Quant à la raison de cette grève, beaucoup de ces étudiants soutiennent leurs enseignants. Ces faits récurrents à l’université de Bouira, même s’ils émanent de groupes minoritaires, sont le parfait révélateur de l’absence de conditions minimales de sécurité requises pour le fonctionnement d’un service public. Ils suscitent étonnement, indignation et colère du corps enseignant de la même université.

O. K.

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