Les victimes du terrorisme dénoncent les sorties médiatiques de Madani Mezrag

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Les dernières sorties médiatiques de l’ex-chef de l’AIS, Madani Mezrag, et ses déclarations concernant, notamment la création d’un parti politique, ont suscité la colère des victimes du terrorisme. L’Organisation nationale des victimes du terrorisme (ONVT) a, par la voix de sa présidente, Mme Flici Fatma Zohra, dénoncé le fait que des chaines de télévisons privées osent donner de l’importance à un «ex-terroriste», «en l’invitant à plusieurs reprises et lui donnant la parole en tant qu’une personnalité nationale importante». Pis encore, la présidente de l’organisation en question a, lors d’une conférence de presse organisée, hier, au niveau de son siège national à Alger, déploré le fait que «les pouvoirs publics n’ont pas réagi face à la tenue des rassemblements dans les wilayas de Jijel et Mostaganem (prétendues universités d’été révélées par Mezrag)». Devant cet état de fait, les victimes du terrorisme menacent de sortir dans la rue, en appelant à l’organisation d’un rassemblement de protestation à Alger. Néanmoins, la présidente de ladite organisation a appelé ces derniers à la sagesse, avant d’ajouter que son conseil nationale se tiendra dans deux mois pour évaluer la situation des lieux et prendre ainsi les décisions qui s’imposent. La présidente de cette organisation prévoit la tenue de plusieurs rencontres au niveau des wilayas, afin de sensibiliser les victimes du terrorisme qui veulent, à tout prix, sortir dans la rue pour protester contre la sortie médiatique de Madani Merzag. «Ce qui a suscité encore plus la colère des victimes du terrorisme, c’est la circulaire émanant du Premier ministre N° 226 du 16 juillet 2015, adressée aux cadres gouvernementaux et au directeur général de la fonction publique, laquelle incite ces derniers à procéder au recrutement des proches des terroristes abattus et repentis, tandis que les victimes du terrorisme trouvent des difficultés pour se procurer un travail», a déploré la même source. Tout en affirmant que l’organisation en question n’a pas pris de décision pour aller vers la justice, Mme Flici sollicite le Premier ministre à donner plus de considération aux victimes du terrorisme, particulièrement les orphelins, qui, selon elle, «se sentent lâchés par l’État». Par ailleurs, l’Organisation nationale des victimes du terrorisme a réitéré sa demande concernant la promulgation d’un statut particulier en faveur de cette catégorie, qui compte plusieurs milliers de familles. «Cela fait vingt ans que nous revendiquons un statut particulier des victimes du terrorisme mais à ce jour, nous n’avons pas eu gain de cause», a regretté Mme Flici. La présidente de cette organisation a lancé un appel aux pouvoirs publics pour prendre leurs responsabilités afin «de préserver la mémoire des martyrs du devoir des victimes du terrorisme en promulguant un statut particulier qui les protégerait».

L.O.Challal

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