L’université paralysée

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Les deux campus de l’université Akli Mohand Oulhadj ont été, hier, totalement paralysés par un mouvement de grève déclenché par la coordination des étudiants.

Ces derniers dénoncent ce qu’ils qualifient de «rentrée universitaire catastrophique ainsi que la dégradation des conditions socio-pédagogiques au sein de l’université». Les étudiants grévistes réclament également la prise en charge, dans les résidences universitaires, des étudiants inscrits cette année en première année master et qui, contrairement aux années précédentes et à d’autres universités, «ont été privés de leur droit à l’hébergement, ce qui signifie un dépassement claire de la réglementation de l’université qui stipule que chaque étudiant résidant à plus de 50 km, à le droit d’être hébergé», affirment les contestataires. Ainsi et après avoir donné le ton, la semaine dernière, à travers une plate-forme de revendications, en formulant plusieurs revendications liées notamment à l’amélioration des conditions socio-pédagogiques au sein de l’université tout en interpelant les responsables concernés sur leur situation, voilà que les étudiants ont déclenché hier, un mouvement de grève de trois jours afin de dénoncer «le silence de la tutelle» face aux revendications soulevées. D’après certains étudiants que nous avons contactés, la rentrée universitaires 2015/2016 s’est déroulée dans des conditions «catastrophiques». Ces derniers affirment qu’ils sont confrontés à une multitude de problèmes sur les deux volets. «Les responsables de l’université estiment que la rentrée universitaire s’est déroulée dans de bonnes conditions et sans le moindre problème, aujourd’hui nous avons déclenché cette grève pour prouver à l’opinion publique que c’est totalement faux. La majorité des départements n’ont pas confectionné les diplômes aux étudiants en fin de cycle. D’autres départements, à l’image de celui du droit, sont toujours au stade des examens de rattrapage. On se demande alors, quand on commencera les cours et les TD cette année ?», nous dira Isamel, un étudiant en troisième année droit. D’après notre interlocuteur, plusieurs étudiants et étudiantes en première année master ont été tout simplement chassés des cités universitaires de Bouira, et ce, sans aucun motif réglementaire. «Des étudiantes ont été chassées de leurs chambres et jetées en dehors de la cité à 18h ! Il aurait fallu l’intervention des comités des étudiants pour leur permettre de passer la nuit à l’intérieur des cités. Tous les étudiants inscrits cette année en poste graduation ont été interdits de renouveler leurs chambres, ce qui est totalement contraire à la réglementation qui leur permet d’accéder à une chambre !», soulignera-t-il encore. Les étudiants grévistes réclament également le versement des bourses de stages pour les étudiants en fin de cycle, ainsi que l’ouverture des restaurants universitaires au niveau des résidences et des campus. «Les étudiants en fin de cycle n’ont pas eu droit à leurs bourses de stage depuis deux années déjà ! Les restaurants sont, à ce jour, fermés et les bibliothèques n’ont ouvert leurs portes que jeudi dernier», avancent les grévistes. Une marche de protestation à l’intérieur du principal campus de l’université devait être organisée pour exiger la satisfaction des revendications soulevées, mais elle a été finalement, annulée au dernier moment par les étudiants qui ont décidé à la place d’une assemblée générale. Les intervenants ont menacé de faire recours à une grève illimitée, si la tutelle ne répond pas favorablement à leurs revendications.

O. K.

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