Les étudiants de l’université de Béjaïa ont entamé hier un nouveau cap, plus radical, dans leur mouvement pour l’amélioration des conditions d’hébergement, en organisant un blocus du rectorat. A l’heure où nous mettons sous presse, le recteur et une dizaine de ses collaborateurs, dont plusieurs femmes, de l’administration universitaire demeuraient toujours retenus par un groupe de près de deux cent étudiants qui avaient vainement tenté de forcer une ultime porte blindée qui protège les étages supérieurs du bâtiment. Des corps à corps assez sérieux s’étaient engagés entre ces étudiants et les agents de sécurité de faction. Des dégâts ont été causés à la réception. Les services de sécurité semblent hésiter à intervenir en raison des lois protégeant les franchises universitaires.Des policiers des renseignements généraux se sont contentés d’une vaine médiation. Les étudiants semblent déterminés à prolonger l’état de siège comme en témoigne les matelas déplacés sur les lieux pour la nuitée. Ils parlent d’entamer parallèlement une grève de la faim sur les lieux.Leur geste paraît d’autant paradoxal que le problème soulevé initialement n’interpelle pas directement le recteur de l’université, la question de l’hébergement relevant des services de l’ONOU.Il semble qu’un événement, perçu comme une provocation ait mis le feu aux poudres. Le courant électriques s’était brusquement coupé au moment où les étudiants tenaient une AG pour discuter des suites à donner à leur mouvement, qui s’était d’abord exprimés par la fermeture de l’autoroute littoral le dimanche passé.Un journaliste de notre bureau de Béjaïa qui s’est rendu sur place, aux fins d’enquête, se trouve aussi parmi le groupe des “prisonniers”.
M. B.