Un commerce attractif mais pas toujours réglementé

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Comme toute activité commerciale, la vente de couteaux et autres objets contondants est régulée par la loi. Il s’agit de fourniture destinée pour les besoins des ménages, boucheries, abattoirs, etc. Toutefois, une simple virée dans les marchés de la wilaya de Bouira donne plutôt une autre impression. En effet, le constat est effrayant. Les couteaux de toute sorte et de toute dimension ainsi que divers autres objets contondants se vendent en toute quiétude, notamment dans les marchés hebdomadaires. Curieusement même dans les marchés de véhicules, Aomar, Aïn Hdjar&hellip,; des espaces sont réservés pour étaler au grand jour ce commerce. Il est de coutume de voir des commerçants d’occasion s’investissant dans leur vente, notamment à la veille de l’Aïd el Adha, mais force est de constater que ces «armes blanches» sont disponibles, à longueur de l’an, autant qu’on en peut prendre dans tous nos marchés. Tout le monde peut s’en procurer, le temps que l’on veut. Il ne s’agit plus de simples coutelas de cuisine mais plutôt des «mini-sabres» qui sont proposés à des prix «attractifs». «Importés notamment de Chine, des couteaux qui de par leur forme et dimension, d’une dangerosité certaine, rien ne justifie leur emploi pour des besoins ordinaires. Ils sont normalement destinés aux groupes d’élite des forces spéciales. C’est un arsenal de guerre qu’on met à la disposition de notre masse juvénile», nous dira D. Amziane, professeur de sociologie à l’université. Evidemment, le port de ce genre d’armes est strictement prohibé par la loi. Cependant, agressions et rixes se multiplient notamment dans nos villes et chaque fois on déplore des blessures graves, voire des meurtres dans lesquels on fait recours à ces mêmes armes. «Même les lois les plus strictes ne pourront éradiquer définitivement la criminalité dans notre société car il s’agit d’un phénomène inhérent à bien d’autres facteurs. Néanmoins, ces armes, des plus perfectionnées, importées ne finissent pas par hasard sur les étals de nos marchés. Il s’agit d’un circuit florissant d’où le dilemme : importer, laisser faire et ensuite, on espère que les services de sécurité et de contrôle fassent leur travail !», conclut notre interlocuteur. Manifestement, ce commerce qui «échappe» au contrôle des services concernés prend de plus en plus de l’ampleur pour «assurer» l’armement des gangs et malfrats ! En conséquence, l’usage de l’arme blanche, pour atteinte à l’intégrité d’autrui, se banalise davantage.

L.M.

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