Inauguration et émotion

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Une place, dédiée aux centaines d’algériens massacrés le 17 octobre 1961, a été inaugurée, hier lundi 19 octobre à Aïn El Hammam, lors d’une cérémonie qui a regroupé les autorités civiles et militaires locales, aux côtés de nombreux militants de la fédération de France, à leur tête, M. Mohand Akli Benyounès, président de l’association des anciens de la fédération de France et coordinateur de la fédération de France, après le 17 Octobre 1961.

Nous avons, par ailleurs, relevé la présence remarquée des militants venus de Bouzeguène, de Boghni et d’ailleurs. Après une marche le long de l’artère principale de Aïn El Hammam, ayant pris le départ à partir du siège de l’APC, les responsables et de nombreux citoyens de la région sont arrivés au centre-ville après une halte et le dépôt d’une gerbe de fleurs, au monument des martyrs de la daïra .Cependant, c’est à l’esplanade située sur le grand boulevard et faisant face au marché où devait être dévoilée la plaque commémorative de la «place du 17 Octobre 1961» que la procession de plus de trois cents personnes s’est arrêtée. M. Benyounès, accompagné du chef de daïra d’Aïn El Hammam et du P/APC, devait déposer une seconde gerbe de fleurs au pied de la stèle, avant de prendre la parole. Il commencera par faire remarquer à l’assistance sa déception en constatant «l’absence de jeunes qui ont besoin d’être imprégnés de l’histoire de leur pays. Vous, les anciens, vous savez tout de cet événement». L’orateur continuera son discours en rappelant les débuts de la guerre avant d’évoquer brièvement le FLN et le MNA. Il gratifiera l’assistance avec des anecdotes que seuls les premiers rangs avaient entendues, faute de sonorisation. «Nous sommes disponibles pour transmettre le flambeau par l’écriture (allusion à son livre ‘sept années dans le feu du combat’), et les conférences là où on nous appellera.», dira-t-il. Afin que personne n’oublie les massacres perpétrés par l’armée française, des monuments sont érigés dans toutes les villes. Cependant, il est des dates que nombre de nos concitoyens ignorent. Il en est ainsi du 17 Octobre 1961 qui a vu la police française s’acharner sur les 80 000 algériens, sortis manifester pacifiquement dans la rue. L’opération menée sous les ordres du sinistre Maurice Papon, préfet de Paris, à l’époque, fait ressortir, selon l’hôte de l’ex Michelet, un bilan de quatre cents (400) morts, mille deux cents blessés et plus de douze mille (12 000) personnes arrêtées. «L’histoire retient que ce massacre fait suite à une manifestation d’algériens, à Paris, organisée par la fédération de France du FLN. Les dizaines de milliers de nos compatriotes qui manifestaient pacifiquement contre le couvre feu, imposé par Maurice Papon, préfet de Paris à l’époque, ont été arrêtés et torturés. Beaucoup d’entre eux ont été envoyés dans des camps en Algérie». Pourtant, les consignes des responsables algériens étaient claires «ne pas provoquer», «ne pas répondre à la provocation» et «ne détenir aucun objet susceptible d’être assimilé à une arme.»

Le but de la répression de la police française, qui était de casser l’organisation, avait échoué puisque l’objectif de briser le couvre feu par nos compatriotes était atteint.

II va de soi que les hommes politiques français ont usé de tous les subterfuges pour étouffer les événements de cette journée (ou plutôt, de cette nuit). Des journaux qui devaient relater le massacre avaient été saisis pour faire le black out sur l’information.

A.O.T.

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