Hadj Smail honoré à Alger

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Le grand comédien algérien Hadj Smail a été honoré dimanche à Alger, par l’association artistique et culturelle  » 3ème Millénaire » pour l’ensemble de sa carrière tant sur les planches du théâtre que derrière les écrans du cinéma et de la télévision. Introduit par l’Orchestre châabi « El Behdja » qui a fait son entrée avec « Touchia Sika », une pièce du patrimoine andalou, Mourad Zirouni, brillant dans son rôle d’animateur, a annoncé la projection d’un film d’une quinzaine de minutes retraçant le parcours de Hadj Smail. Dans une ambiance conviviale, Hadj Smail, annoncé par la troupe Aissaoua « El Bey » de Constantine, a fait son entrée dans la grande salle Mustapha Kateb du Théâtre national Mahieddine Bachetarzi, parcourant le long de la salle sous les applaudissements et les youyous du public.

Trois chanteurs ont animé la cérémonie, Réda Doumaz, Abdelaziz Benzina et Abdelkader Chaou, gratifiant l’assistance d’un florilège de chansons qui ont donné lieu à des atmosphères festives, au grand plaisir des spectateurs. Réda Doumaz exerçant son talent de « cheikh », a intéressé le public présent par son élan de chercheur de nouvelles sonorités, équipé de son « mandouche » (mandole-manouche) en duo avec Farid Kherzoul à la « tehfa » (instrument à 12 cordes et au réglage non conventionnel). Abdelaziz Benzina et Chaou Abdelkader longtemps ovationnés, se sont succédés ensuite, donnant de l’entrain à l’assistance qui s’est délectée dans deux prestations de genres différents. Auteur d’une belle carrière, jalonnée de succès et de réussites, Hadj Smail a été distribué dans de nombreux projets au théâtre, au cinéma et à la télévision. Né le 29 octobre 1932 à Constantine, Hadj Smail Mohamed Seghir, de son vrai nom, a connu ses premières expériences dans le théâtre en 1948 avec l’association culturelle et artistique « les mille et une nuits » de Constantine, avant de rejoindre l’association des « amis du vieux rocher » dirigée alors par l’homme de théâtre Toufik Khaznadar.

Militant de première heure de la cause nationale, il est arrêté et emprisonné avant d’être libéré en 1958 et partir à Paris où il poursuivra un cycle de formation de comédien et sera encadré par de grands metteurs en scène français qui le distribueront dans plusieurs de leurs projets artistiques. Reconnu par ses maîtres en 1959, il regagne le TNA en 1963 où il jouera dans plusieurs pièces algériennes et universelles à l’instar de « Hassan Terro » de Rouiched, « Les enfants de la Casbah » de Abderrahmane Raïs, « Mère Courage et ses enfants » de Bertolt Brecht ou encore « Slimane Ellouk » adaptée par Mahieddine Bachtarzi du « Malade imaginaire » de Molière.

En 1969, il est distribué dans « Rouge l’Aube », pièce de théâtre d’Assia Djebar présentée au Festival Panafricain, avant de poursuivre sa carrière à la radio en 1974, ainsi qu’au cinéma et à la télévision, avec notamment « Patrouille à l’Est » de Ammar Laskri et d’être nommé ensuite, directeur du Théâtre régional de Constantine de 1979 à 1994. Après la remise de la médaille de mérite, du burnous traditionnel et de la distinction honorifique à l’artiste par les organisateurs et quelques figues du théâtre et du cinéma algérien, Chaou Abdelkader est remonté sur scène pour clore la cérémonie. Rendant hommage, depuis sa création en 2003, à 81 artistes, l’association artistique et culturelle « 3ème Millénaire », en collaboration avec l’Office national des droits d’auteurs et droits voisins (Onda) et le Théâtre national algérien (TNA), se fixe pour objectif d’honorer les artistes de leur vivant, mettant en valeur leurs parcours artistiques pour le transmettre aux jeunes générations.

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