Les habitants du village Tibouamouchine, dans la commune de Seddouk, outrés par la diminution considérable en pleine période hivernale des quantités d’eau qui leur parviennent, ne savent plus à qui s’adresser pour qu’il soit mis fin à cette situation déplorable qui n’a que trop duré à l’image de Said qui ne décolère pas et qui nous a dit : “Il est impensable, voir même impossible d’imaginer un seul instant que cette pénurie d’eau qui pourrait avoir lieu en été, chose compréhensible à cause des grandes chaleurs, puisse se produire en plein hiver ou l’eau ruisselle de partout et ne se fait rare que dans nos foyers”. Ce hameau de 1500 hab qui ne cesse de prendre des ascensions fulgurantes en matière d’habitat, convoité par les populations des villages attenants, pour la grande route qui le traverse de bout en bout, semble être le plus important parmi les villages de la commune de Seddouk. Les habitants, pour parer ce manque d’eau récurrent qui ne date pas d’aujourd’hui et généralement se manifeste durant la période estivale, ont pris toutes les dispositions nécessaires pour mettre un terme à cette galère qui les usent depuis des décennies, mais en vain !Ainsi, avec les efforts conjugués entre leur communauté émigrée et la population locale, ils ont pu collecter une somme importante avoisinant les 2.000.000,00 DA pour la réalisation d’un forage. Mais à la place d’un seul forage de 100m comme prévu, l’entreprise hydraulique qui a mené les travaux a réalisé deux forages de 50m chacun. “Au jour d’aujourd’hui, ces deux forages contribuent avec des quantités nettement en deçà des résultats escomptés”, dira l’agent distributeur harcelé de questions par la population qui s’inquiète des causes de cette pénurie inhabituelle en hiver.Aussi, comme un malheur n’arrive jamais seul, même le débit de la source séculaire d’El Manfouka, qui alimente traditionnellement depuis la période coloniale ce village et les deux autres attenants (Ighil N’djuber et Seddouk Ouadda), s’est rétrécie comme une peau de chagrin. A ce titre, d’après notre interlocuteur, l’équipe du service hydraulique de la municipalité s’est déplacée sur les lieux pour voir de quoi il s’agit au juste. Elle n’a pu que constater la diminution considérable du débit en question.Ce qui est aussi surprenant, c’est le rationnement de l’eau provenant du puits de Takrietz. “Remontant à plus de 600m d’altitude grâce à des relais, la quantité attribuée permet juste de suffire aux remplissages des bassins de reprise. Ainsi, l’eau n’arrive même pas aux châteaux d’eau”, expliqua-t-il. Puis il ajouta en s’interrogeant : “durant l’été passé, cette eau de l’oued est distribuée comme il se doit pour ces villages. Alors pourquoi pas maintenant ?”
L. Beddar
